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Catherine de Médicis, femme bibliophile (1519-1589)

[Billet publié pour la première fois le 29 janvier 2009 sur le Bibliomane moderne]

Catherine de Médicis, fille unique et héritière de Laurent de Médicis, duc d'Urbin, est née à Florence en 1519. Elle épousa le dauphin de France (depuis Henri II), et devint régente du royaume à la mort de son mari.

Portrait de Catherine de Médicis par François Clouet (XVIe siècle, Musée Carnavalet)

Cette princesse, d'un esprit supérieur, conserva, étant en France, le goût des arts et des lettres ; c'est par ses ordres que furent construits les palais du Louvre, des Tuileries et de Monceau ; elle laissa quelques écrits estimés. La famille des Médicis comprend plusieurs célèbres bibliophiles et femmes lettrés, entre autres Lucretia. Lors de son mariage, en 1533, elle apporta en dot à Henri II, qui fut aussi un véritable bibliophile, les manuscrits de la célèbre bibliothèque de Laurent de Médicis ; la plupart de ces livres étaient reliés en maroquin, chose remarquable pour le temps. Laurent avait formé une très riche collection de livres et d'objets d'art. Des savants avaient étés envoyés par lui dans tous les pays recueillir les manuscrits précieux. Charles VIII traversait l'Italie à la tête d'une armée nombreuse, dans le but de conquérir le royaume de Naples ; il pénétra dans Florence, pilla, saccagea la ville et entre autres la riche bibliothèque de Laurent de Médicis. Catherine devenue reine de France, fit rechercher les ouvrages dispersés et les fit venir à Paris, où ils forment aujourd'hui la partie la plus précieuse de l'ancien fond de la bibliothèque du roi (Bibliothèque Nationale). Parmi les collectionneurs en renom au temps de Léon X, on cite un neveu de ce pape, le cardinal Ridolphi ou Ridulphus. Ridolphi était Médicis, et cette famille était déjà très renommée à Florence et à Rome pour les riches bibliothèques que possédaient plusieurs de ses membres. Comme ses parents, ce prélat s'appliqua à enrichir sa bibliothèque. Cette collection fut acquise à la mort du cardinal, par le maréchal Strozzi. Celui-ci, passé au service de France, apporta avec lui, à Paris, sa bibliothèque. Après sa mort Catherine s'en empara, sous prétexte que Strozzi, étant un Médicis, cela ne sortait pas de la famille.

(Reliure épigraphique offerte par Catherine de Médicis à la bibliothèque de Fontainebleau, le 1er mars 1561 sur Pierre Paschal-Henrici II Galliarum regis Elogium. Eiusdum Henrici Tumulus. Paris, Michel de Vascosan, 1560 - Source : des livres rares depuis l'invention de l'imprimerie)

(Exemplaire de dédicace à Catherine de Médicis dans une exceptionnelle reliure décorée (1558) sur Jacques Bassantin-Astronomique discours. Lyon, Jean de Tournes, 1557, in-folio - source : des livres rares depuis l'invention de l'imprimerie)

Les livres que Catherine possédait à Chenonceau étaient placés sous la garde de Jean-Baptiste Benciveni, abbé de Bellebranche. A la mort de la reine ses livres coururent le risque d'être saisis par ses créanciers. Benciveni les sauva en les gardant chez lui. De Thou, garde des livres du roi, obtint, le 14 juin 1594, des lettres patentes pour qu'ils fussent réunis à la couronne ; on enleva alors aux livres et aux manuscrits provenant de la bibliothèque de Catherine leur ancienne reliure pour les habiller à la livrée royale. Lorsque la bibliothèque de Catherine fut réunie à celle du roi, elle comprenait 800 manuscrits très-précieux. Avant l'incendie de la bibliothèque du Louvre, on remarquait, n° 2685 de l'inventaire, un précieux spécimen de reliure, placé sur un exemplaire de la première édition des Mémoires de Martin du Bellay (1569), provenant de la collection de Catherine. C'était un in-folio couvert de maroquin brun, à petits fers, au chiffre et monogramme. La devise de la reine, toute à la douleur de son veuvage, s'y faisait voir sur la figure délicatement peinte d'une montagne de chaux vive qu'une pluie de larmes arrose, et au-dessus de laquelle flotte une banderole avec devise.

(Ficinus (M.), Marsilo ficino sophra lo amore O ver' convito di platone. in Firenze, per Neri Dortelata, 1544, petit in-8, réglé, maroquin noir, compartiment en argent sur un des plats, en or sur l'autre plat, tranches ciselée, reliure ancienne. Exemplaire aux armes de Henri II, alors qu'il était encore dauphin et duc de Bretagne, et de Catherine de Médicis. Sur le second plat est dorée, la roue de St. Catherine, emblème adopté par la femme de Henri II. Des bibliothèques de Guyot de Villeneuve et de L. de Montgermont) Lot 91, première partie de la vente Rahir, vendu 57.000 francs de 1930 (22.800 euros environ en francs/euros constants).

(Maroquin citron, bandes d'entrelacs en argent autour des plats, au centre et parmi les entrelacs, semis de chiffres, couronnes en or et en argent et de fleurs de lis, tranches dorées, reliure ancienne sur Xénophon-La cyropédie de Xénophon, et de la vie et institucion de Cyrus Roy des Perses. Traduite du grec par Jacques des comtes de Vintimille Rhodien. Lion [sic], Jean de Tournes, 1555, in-4 réglé. Exemplaire aux armes et chiffres de la Reine Catherine de Médicis. C'est un des plus remarquables spécimens de l'art de la reliure à l'époque de la Renaissance française. Des bibliothèques Hayford-Thorold, Guyot de Villeneuve et L. de Montgermont. Lot 250, première partie de la vente Rahir, vendu 322.000 francs de 1930 (128.8000 euros environ en francs/euros constants).

L'on sait que Catherine variait souvent son chiffre. L'on rencontre parfois, mais rarement, des volumes provenant de la bibliothèque de cette princesse, et ils atteignent dans les ventes des prix fort élevés.

Source pour la conversion monétaire : http://www.histoire-genealogie.com/article.php3?id_article=398 Pour évocation conforme… Bonne journée, Xavier

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