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Poullain de Saint-Foix. Oeuvres complètes. Essais historiques sur Paris. Histoire de l'ordre du Saint-Esprit. Théâtre. 1778. Splendide exemplaire relié en maroquin par Bradel le Jeune (ca 1795-1800).

 

Saint-Foix (Germain-François Poullain de) [exceptionnalle reliure signée BRADEL LE JEUNE].

 

Oeuvres complètes de M. de Saint-Foix, historiographe des Ordres du Roi.

 

A Paris, chez la veuve Duchesne, 1778 [de l'imprimerie de Claude Simon] [de l'imprimerie de Clousier].

 

6 volumes in-8 (21,5 x 13,5 cm) de XVI-594, 600, 479, 462, 472 et 524-(3) pages. 1 portrait de l'auteur en frontispice et 2 figures d'après Marillier.

 

Reliure de l'époque plein maroquin rouge à grain long, dos lisses richements ornés aux petits fers typiques de l'époque Directoire (1795-1799), pièces de titres (auteur et titre de chaque volume) en maroquin vert, roulette dorée en encadrement des plats et sur les coupes, doublures et gardes de papier marbré, encadrement intérieur de roulettes dorées, tranches dorées (reliure signée Bradel le Jeune,  rue d'Ecosses, n°1, quartier Ste Geneviève, à Paris - avec son étiquette contrecollée au verso de la garde du premier volume). Impression sur papier fort à belles marges (grand papier). Excellent état de l'ensemble des volumes, reliures et intérieur. Très frais. Quelques infimes marques et ombres aux reliures qui sont néanmoins dans un splendide état de conservation.

 

Edition originale posthume des Œuvres complètes de l'auteur.

 

Les deux premiers volumes contiennent des pièces de théâtre (comédies, comédie-ballet et tragédie) ainsi que les Lettres turques. Les troisième, quatrième et cinquième volumes contiennent les Essais historiques sur Paris. Enfin le sixième et dernier volume contient l'Histoire de l'Ordre du Saint-Esprit.

 

Poullain servit jusqu’à trente-six ans dans les mousquetaires, se distinguant à Guastalla en 1734, puis il quitta l’armée et acheta une charge de maître des eaux et forêts à Rennes. Il avait publié en 1721 une première comédie, Pandore. En 1740, il décida de se consacrer aux lettres et vint s’installer à Paris où il devint un auteur à la mode. Il écrivit une vingtaine de comédies. D’un caractère querelleur, Poullain de Saint-Foix est aussi connu pour ses reparties et duels que pour ses productions littéraires. Ainsi un jour, au café Procope, un garde du roi entra et demanda une tasse de café au lait et un petit pain. Saint-Foix s’exclama : « Voilà un fichu dîner ! », et le répéta à plusieurs reprises, si bien que le garde finit par se fâcher et le provoquer en duel. Ils se battirent, Saint-Foix fut blessé et fit ce commentaire : « M’eussiez-vous tué, vous n’en auriez pas moins fait un mauvais dîner. » Il lui survint une autre aventure où, cette fois les rieurs ne furent pas du côté du spadassin : un jour qu’il s’était pris de querelle avec un provincial qu’il ne connaissait pas, au foyer de l’Opéra, Saint-Foix lui assigna un rendez-vous. « Quand on a affaire à moi, dit le provincial, on vient me trouver : c’est ma coutume. » Le lendemain, Saint-Foix se présente chez l’inconnu, qui l’invite à déjeuner. « — Il bien question de cela. Sortons ! — Je ne sors jamais sans avoir déjeuné : c’est ma coutume. » L’inconnu, toujours accompagné de Saint-Foix, entre dans un café, joue une partie d’échecs et va faire un tour de promenade aux Tuileries, en répétant à chaque chose : c’est ma coutume. Enfin, à bout de patience, Saint-Foix lui propose de passer aux Champs-Élysées. « — Pour quoi faire ? — Belle demande ! pour nous battre. — Nous battre ! s’écria l’autre. Y pensez-vous, Monsieur ? Convient-il à un trésorier de France, à un magistrat, de mettre l’épée à la main ? On nous prendrait pour des fous ! » L’aventure courut la ville. Dans une des répétitions de l’Oracle, l’actrice mademoiselle de Lamotte jouant la fée sur le ton d’une harengère, l’auteur lui arracha la baguette qu’elle tenait dans la main, et lui dit : « J’ai besoin d’une fée et non d’une sorcière. » L’actrice voulut insister et crier, mais Saint-Foix lui répondit : « Vous n’avez pas de voix ici : nous sommes au théâtre et non au sabbat. »

 

Il fut nommé, en 1764, historiographe de l’ordre du Saint-Esprit. Il est le frère du juriste Auguste-Marie Poullain-Duparc. 

 

Les traits de Poullain de Saint-Foix nous restent fixés par le portrait gravé par Noël Le Mire (avec ornements de Clément-Pierre Marillier) d'après Claude Pougin de Saint-Aubin, en frontispice des Œuvres complètes de M. de Saint-Foix, historiographe des Ordres du Roi (6 volumes, Veuve Duchesne, Paris, 1778).

 

Son ouvrage Essais historiques sur Paris a pour objet « de faire connaître par des faits et des anecdotes le caractère, les mœurs et les coutumes » de la France. C’est une succession d’observations et d’anecdotes qui visent à montrer, par-delà les différences des usages, l’unité de l’espèce humaine. Pour autant, l’auteur se tient à bonne distance de l’esprit philosophique de son temps, n’hésitant pas à défendre, par exemple, l’immortalité de l’âme.

 

Reliure : A propos de la reliure d'une très grande qualité qui habille cet ouvrage, signalons que Bradel le Jeune était le frère de Bradel l'Aîné qui était lui-même successeur de son oncle, Derome le Jeune. On dit que c'est Bradel l'Aîné qui mit au point le cartonnage à gorge (et à dos non collés aux fonds de cahiers) connu de nos jours sous le nom de cartonnage à la Bradel. Pierre-Jean, dit Bradel le Jeune, notre relieur, établi également au XVIIIe siècle, exerçait au 1 rue d'Ecosses en 1799 (signalé par Fléty dans son Dictionnaire des relieurs), mais ne figure plus dans l'almanach du commerce de 1804. (Cf. Julien Fléty, Dictionnaire des relieurs, p. 33).

 

Notre exemplaire est relié avec un système à dos mobiles (les fonds de cahiers ne sont pas collés au cuir des dos. De même la gorge bien que peu prononcée est bien présente et l'on ne distingue pas de ficelles pour la jonction avec les plats au niveau de la doublure. Nous sommes dons bien en présence d'un des premiers types de reliures dites "à la Bradel", ici dans une luxueuse version en maroquin aux dos richement décorés aux petits fers dorés.

 

Cet exemplaire d'exception aurait toute sa place dans un musée d'histoire de la reliure française.

 

Splendide exemplaire parfaitement établi à l'époque par Bradel le Jeune.

Splendide exemplaire relié en maroquin par Bradel le Jeune (ca 1795-1800)

8 500,00 €Prix
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