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Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]

Le Paysan perverti, ou les Dangers de la ville ; Histoire récente, mise au jour d'après les véritables lettres des personnages. Par N. E. Rétif de la Bretone.

Imprimé A La Haye, et se trouve à Paris, chés Esprit, M. DCC. LXXVI. [1776] (i.e. 1782)

8 parties en 4 tomes reliés en 4 volumes in-12 de VII-(1)-304, 312, 304 et 293-(1) pages. 82 figures hors-texte dont 8 frontispices.

 

SUIVI DE :

 

Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone].

 

[Paysanne pervertie]. Les Dangers de la Ville, ou Histoire effrayante d'Ursule, dite la Paysane-perertie. [La Paysane pervertie, ou les Dangers de la ville ; Histoire d'Ursule R**, soeur d'Edmond, le Paysan, mise au jour d'après les véritables lettres des personnages : etc. Par l'auteur du Paysan perverti.].

Imprimé à La Haie [La Haye], et se trouve à Paris chés [la d.me Veuve Duchesne, libraire], 1784

8 parties en 4 volumes in-12 de 344, 320, 320-(4) et 344-8-[clxix à ccxliv]-(10) pages. 38 figures hors-texte dont 8 frontispices.

 

Soit un ensemble complet de 16 parties reliées en 8 volumes in-12 (17 x 10,5 cm).

Reliure demi-maroquin rouge à petits coins. Reliure pastiche XVIIIe siècle (exécutée dans la première moitié du XXe siècle). Tête dorée. Tranches inégales (non rognées après reliure). 

 

Particularités de l'exemplaire : Notre exemplaire est bien complet de 120 figures hors-texte. A noter qu'une des figures pour la Paysanne a été reliée par erreur dans un des volumes du Paysan. Par ailleurs notre exemplaire contient 2 états en couleurs (aquarellés anciennement à la main) pour le Paysan ainsi que 4 états supplémentaires (3 pour le Paysan et 2 pour la Paysanne). La figure de l'attentat est ici en 2 états, avant et après la censure (jambes en l'air visibles et non visibles pour le viol de Madame Parangon). Les reliures sont en excellent état et de très bonne facture. Les dos ornés sont à l'imitation des meilleures reliures décorées de la fin du XVIIIe siècle avec petits fers dorés et pièces de titre et tomaison  de maroquin citron. Le quatrième et dernier volume de la Paysanne a les premiers feuillets partiellement délavés (mouillures anciennes sans doute au moment même de l'impression des feuillets). Ce défaut a été fixé par un encollage et un lavage professionnel des feuillets concernés. Le reste des volumes est très frais. Le tirage des figures est de très bonne qualité.

 

Concernant Le Paysan :

 

Quatrième édition, la plus correcte, donnée par Rétif de la Bretonne lui-même.

Exemplaire bien complet de la suite de 82 figures en excellent tirage publiée courant 1781-1782.

 

Avec le Paysan perverti de Rétif on est très loin des marivaudages creux et autres romans sans tenue de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Rétif insuffle à la psychologie des personnages une teneur inégalée alors. Le mode d'écriture épistolaire ajoute à l'intensité dramatique et ancre le tout dans la réalité non-romanesque. Avec ce long roman par lettres Rétif obtient la reconnaissance d'homme de lettres tant recherchée par lui depuis ses débuts en littérature en 1764 (La Famille vertueuse). La remarquable illustration renferme 82 figures gravées en taille-douce, 8 frontispices, dont quatre signés par Berthet, et 74 planches par Le Roy, le tout d'après Louis Binet sous la direction de Restif. Cette quatrième édition du Paysan, pourtant décriée par lui-même (Monsieur Nicolas), a en réalité été exécutée à Paris par lui et/ou sous ses ordres. C'est la seule édition du Paysan à posséder un errata et la seule pour laquelle le placement des figures correspond à la pagination. Cette édition s'accorde avec la Paysane pervertie publiée seulement en 1784 mais rédigée en seulement 30 jours en septembre 1780 (Monsieur Nicolas).

 

La figure 8 montre Edmond et Gaudet d'Arras dans un cabinet dont les murs sont recouverts de peintures obscènes (la censure obligea Rétif à faire gratter ces peintures - dans la version censurée on ne les distingue plus). La figure 24 quant à elle montre Edmond et Gaudet d'Arras en habit religieux (la censure obligea Rétif à faire revêtir Gaudet d'Arras d'un habit civil). Enfin, la figure 33 représente Madame Parangon en train de se faire trousser par Edmond (la censure obligea Rétif à supprimer les jambes "un peu trop en l'air" de ladite dame). Nous avons dans notre exemplaire la figure 33 en double, une pour chaque état censuré et non censuré. Les 2 autres figures sont ici dans l'état censuré.

Le Paysan perverti a été publié pour la première fois en 1775 (sous la date de 1776, date que Rétif conservera pour toutes ses éditions du Paysan).

 

Né au sein d’une famille nombreuse, Edmond, fils de paysan, est envoyé par ses parents à la ville dans l’espoir de "parvenir" et de faciliter ainsi l’avenir de toute la famille. Enthousiaste, l’adolescent compte bien tirer profit de toutes les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter à lui. Mais si la ville est le lieu de tous les possibles, elle est aussi celui de tous les dangers : la beauté inaccessible de Mme Parangon, les leçons du sulfureux Gaudet, les discours des femmes trop faciles, les mirages d’un orgueil que l’on ne combat plus, les belles promesses des pensées libertines… autant d’attirantes lumières qui éblouissent le naïf Edmond, et qui, s’il n’y prend garde, pourraient bien l’aveugler…"(extrait de la présentation de l'édition du Paysan perverti donnée par Norbert Crochet, 2016).

 

Références : Cohen, 498-499 ; Rives Childs, p. 236, n°10 ; Paul Lacroix, pp. 131-132, n°5. 

 

Concernant La Paysane :

 

Exemplaire bien complet des 38 figures d'après Binet.

Exemplaire bien complet des pages additionnelles à la fin du tome IV.

 

Ouvrage composé en 30 jours par Rétif, dans le mois de septembre 1780, pour servir de suite et de complément à son Paysan perverti paru en 1776, la Paysane pervertie connut quelques déboires avec la censure qui ne lui permit pas de voir le jour avant 1784. "C'est l'ouvrage de prédilection de l'auteur qui a beaucoup plus pensé que le Paysan perverti" (Revue des ouvrages, p. ccxxxivj). La censure exigea que les titres fussent changés (notre exemplaire). De Paysane pervertie elle devient "Dangers de la ville" seulement (de nouveaux titres et faux-titres recollés sur les premiers émis). Rétif trembla tout 1785 de voir encore sa Paysane suspendue à chaque instant. Les exemplaires s'écoulèrent cependant.

 

La Paysane pervertie a été imprimée à 3.000 exemplaires mis en vente par la Veuve Duchesne.

"La Paysane approfondit les caractères qui n'étaient qu'esquissés dans le Paysan : Fanchon, Pierre, Gaudet d'Arras surtout, y sont parfaitement achevés [...] Ces deux ouvrages, qui n'en sont réellement qu'un seul, sont peut-être la plus utile production qu'on ait mise au jour depuis le commencement du siècle." (Rétif de la Bretonne, Mes ouvrages, p. 34-35).

 

"Jamais écrivain ne posséda peut-être à un aussi haut degré que Rétif les qualités précieuses de l'imagination. " (Gérard de Nerval

 

Références : Paul Lacroix, Rétif de la Bretonne, pp. 224-232 ; Rive-Childs, pp. 289-291

 

Provenance : de la bibliothèque Bertrand Hugonnard-Roche avec ex libris contrecollé dans chacun des volumes.

 

Rare ensemble de cet ouvrage richement illustré et toujours recherché en belle condition.

Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. Le Paysan et la Paysane pervertis.

9 000,00 €Prix
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