Pierre MAC ORLAN. Pierre LECONTE (illustrateur).
A BORD DE L’ÉTOILE MATUTINE. Gravures originales de Pierre Leconte.
Paris, 1946
1 volume in-4 (29,5 x 23 cm), en feuilles, de 135 pages, avec 18 hors-texte en couleurs dont 1 sur double-page et 29 vignettes en couleurs tirées dans le texte (bandeaux et culs-de-lampe). Le titre est gravé et mis en couleurs également (encadrement). Soit 48 compositions gravées et mises en couleurs. Exemplaire à l'état proche du neuf, encore protégé par son papier cristal d'origine. Sans emboîtage.
Premier tirage des illustrations.
Tirage à 310 exemplaires plus quelques exemplaires d'artiste. Celui-ci, 1 des 270 exemplaires sur vélin d'Arches, accompagné d'une eau-forte en noir avec remarque (non annoncé). Il fait partie des 100 exemplaires réservés pour la Société de Bibliophiles "Beaux Livres, Grands Amis" et a été imprimé spécialement pour Maître Girardier (Paris, 1949).
Le volume a été achevé d'imprimé le 30 juin 1946 aux dépens de l'artiste. La typographie en Montaigne corps 14 a été imprimée par Fequet et Baudier. Les eaux-fortes ont été tirées sur les presses à bras de Roger Lacourière. Les coloris (pochoirs) exécutés par René Euffès.
Ce roman de Pierre Mac Orlan a été publié pour la première fois en 1920 chez G. Crès. L'ouvrage sera largement modifié et augmenté au cours des éditions suivantes (1927, 1934, etc.). Un épilogue resté inédit et écrit en 1955 sera même retrouvé à l'état de brouillon.
Début du XVIIIe siècle. Retiré à Londres, un vieil homme prend la plume afin de raconter les aventures de sa jeunesse, lorsqu'il écumait les mers des Caraïbes sous les ordres du redoutable pirate George Merry, capitaine de L'Étoile Matutine, en compagnie, entre autres, du chirurgien lettré Mac Graw, de l'ancien officier des gardes-françaises Marceau, et du galérien évadé Anselme Pitti. Après avoir évoqué son enfance misérable en Bretagne, le meurtre absurde d'une jeune fille qui le conduit à fuir à Brest, et son embarquement à bord de L’Étoile Matutine, grâce auquel, espère-t-il, il pourra « acheter la petite auberge où toutes les ressources de [sa] paisible imagination se réunissaient afin d'y réaliser le bonheur », le narrateur dépeint, en chapitres courts et dans un style lapidaire et détaché, les anecdotes qui émaillent l'existence précaire et dévoilent les tempéraments lunatiques des gentilshommes de fortune : une expédition dans le port de Veracruz ravagé par la peste, l'émotion suscitée par une miniature reproduisant un portrait de jeune fille, l'abandon de deux mutins sur une île déserte, la rencontre avec un matelot du vaisseau fantôme Le Hollandais volant, etc. À la suite d'une expédition organisée pour retrouver le légendaire trésor du Capitaine Flint, qui tourne au fiasco, à la fois tragique et bouffon, le narrateur et Mac Graw se décident à bénéficier de l'amnistie proposée aux pirates faisant leur reddition par le roi Georges II, nouvellement couronné, tandis que George Merry poursuit sur la mer le chemin qui le mènera au gibet de Savannah, où il sera pendu dans son bel habit rouge.
Placé sous le double patronage de Marcel Schwob (la fin de George Merry est une réminiscence directe de celle du Capitaine Kidd dans les Vies imaginaires), auquel Mac Orlan rend hommage dans la postface de son roman, et de Robert Louis Stevenson (George Merry est le nom de l'un des compagnons de Long John Silver dans L'Île au trésor, où il était déjà à la recherche du trésor de Flint), À bord de L’Étoile Matutine s'inscrit dans la lignée des romans d'aventures maritimes de Pierre Mac Orlan, et dans la même veine pessimiste que, notamment, L'Ancre de Miséricorde. Cette "Île au trésor sans trésor, sans perroquet et sans espoir", pour reprendre l'heureuse formule de Francis Lacassin, prend bien soin de ne pas sacrifier aux passages obligés du roman d'aventures maritimes : on n'y trouve ni tempêtes, ni abordage, ni rien de ce qui constitue le pittoresque habituel aux histoires de pirates. En particulier, tout héroïsme est gommé : les gentilshommes de fortune sont réduits à n'être plus que ce qu'ils étaient en réalité : « des assassins qui ne respectaient aucune autorité régulière. Cruels et naïfs, ils étaient superstitieux et ne juraient que sur la Bible », comme l'explique Mac Orlan dans la postface du roman. (source Wikipédia).
Bel exemplaire, tel que paru de ce très beau livre illustré sur l'univers de la piraterie.
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