Jacques DE CHAVAILLE | Observations morales et politiques en forme de maximes, sur les vies des hommes illustres. Dédiées à Monseigneur Séguier, Chancelier de France. Par le Sieur de Chavaille, lieutenant général d'Uzarche en Limousin. Livre second. Imprimé à Paris par Denys Langlois, 1648. 1 volume in-8. Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge. Superbe exemplaire parfaitement conservé en maroquin ancien de ce livre rare.
Jacques DE CHAVAILLE
Observations morales et politiques en forme de maximes, sur les vies des hommes illustres. Dédiées à Monseigneur Séguier, Chancelier de France. Par le Sieur de Chavaille, lieutenant général d'Uzarche en Limousin. Livre second.
Imprimé à Paris par Denys Langlois, 1648
1 volume in-8 (18 x 11,3 cm) de 15 feuillets non chiffrés comprenant le titre, le portrait du chancelier Séguier imprimé au verso du titre, l'épître à Monseigneur Séguier, l'avis de l'imprimeur au lecteur, la table des maximes, trois poésies ; 243-(5) pages.
Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, titre doré, plats encadrés d'un triple filet doré et d'un encadrement improprement dit "à la Du Seuil" avec fers pointillés dans les angles, roulette dorée sur les coupes, doublures de papier peigne, gardes de papier blanc, tranches dorées. Reliure d'une fraîcheur étonnante. Exemplaire sans le frontispice gravé par N. Picart. Exemplaire réglé à l'encre rouge, très frais.
Edition originale rare.
Jacques de Chavaille (1592-1670) a publié successivement trois volumes d' "Observations morales et politiques" appliquées à la vie des hommes de l'antiquité pour l'usage des hommes de son temps. Un premier volume a paru en 1641, un second volume a paru en 1648 (notre volume), et enfin un troisième volume a paru sous cette même date de 1648 un peu plus tard et chez un autre libraire que les deux premiers. Ce dernier volume est extrêmement rare. Les trois volumes ensemble, pas plus que les deux premiers, ne se trouvent ensemble la plupart du temps. Chaque volume est donc un ouvrage complet en lui-même ce qui explique que notre volume est titré sans tomaison, comme un ouvrage complet.
Ce Livre Second contient les Observations Morales et Politiques sur les vies d'Antonius (Marc-Antoine), Artoxercès (Artaxerxés), Dion (de Syracuse), Brutus, Aratus (Aratos de Soles), Galba et Othon. L'auteur en tire des maximes telles que celles-ci : La débauche corrompt la jeunesse. Les sujets doivent secours au prince. L'ivrognerie gâte le corps et l'esprit. Un prince doit prendre garde aux actions de ses favoris. La volupté va contre le devoir. Le libertinage des soldats fait échapper la victoire. Le peuple est toujours dans la méconnaissance. Un homme habile doit pourvoir à l'avenir. Un ami se connait au besoin. Etc.
Dans les Curiosités de la Bibliographie Limousine on lit à son propos : "Jacques de Chavaille, magistrat, écrivain moraliste du XVIIe siècle. Né à Uzerche (Bas-Limousin) en 1592, mort dans cette ville le 22 janvier 1670. Il est plus connu pour ses mésaventures que par ses écrits. Jacques de Chavaille était fils de Pierre de Chavaille, sieur de Faugeras et du Pouget, lieutenant-général de la sénéchaussée d’Uzerche et de Martiale du Pouget. Pierre de Chavaille avait été député du Tiers aux États Généraux de 1588 : il reçut la même délégation pour les États de 1614, mais à raison de son grand âge et pour le cas où il ne pourrait vaquer, les électeurs nommèrent en même temps son fils, encore mineur de 25 ans. En effet, le père mourut avant la réunion des États et son fils lui succéda à la fois comme lieutenant-général et comme député. Le jeune suppléant ne fut pas admis à siéger sans difficultés. Mais un jour, à l’issue d’une séance, il fut injurié et roué de coups de bâton par le seigneur Henri de Bonneval, dit « la Grand-Barbe », son collègue de la Noblesse et son voisin du château de Blanchefort. Cette agression, sans motif connu, causa un grand émoi. Sur la plainte portée aux pieds du roi, par l’assemblée du Tiers, Henri de Bonneval fut condamné à mort par le Parlement et exécuté par effigie, le 16 mars 1615, en place de Grève, ce qui ne l’empêcha pas de mourir dans son lit, non sans avoir de nouveau molesté sa victime et les habitants d’Uzerche qui avaient pris le parti de leur député et lieutenant-général. En outre de ces brutalités, Jacques de Chavaille paraît avoir eu une existence assez tourmentée. Pour ne citer que le fait le plus saillant, ce lieutenant-général fut mis en prison en 1640. C’est là qu’il prépara son premier ouvrage. Dans la dédicace qu’il en fit au cardinal de Richelieu, en 1641, il lui disait : « C’est un enfant de larmes que je vous offre… et d’un père qui n’est connu que par ses infortunes. La captivité l’a conçu, mais la liberté le fait naître et comme elle vient de vous plus que de tout autre il est juste qu’il vous soit voué de préférence. » Et dans l’avis de l’imprimeur au lecteur, rédigé sans doute par Chavaille lui-même, il est encore déclaré que l’auteur du livre « bien que d’une probité reconnue et d’une intégrité parfaite, n’a jamais goûté que des déplaisirs et des afflictions ». Nous ignorons si le lieutenant-général s’était compromis dans la politique, alors très troublée par les intrigues des princes ou s’il avait exposé sa responsabilité dans quelque acte de ses fonctions ou de la vie civile. Les décrets de prise de corps étaient jadis délivrés plus légèrement que ne le sont aujourd’hui les mandats d’arrêt. Un président de tribunal (c’était à peu de chose près la fonction de Chavaille) enlevé à son siège pour être écroué à la Conciergerie du Palais et revenant bientôt reprendre la tête de sa compagnie, cela n’est point si extraordinaire au XVIIe siècle ! La considération du président d’Uzerche ne semble pas avoir souffert de cet accroc. Un de ses fils fut conseiller au Parlement de Bordeaux et tous ses enfants firent de brillantes alliances dans la noblesse. [...] Chavaille a été loué en vers et en prose par ses contemporains. L’un d’eux le qualifie d’« homme d’un sublime génie et d’une haute piété ». Cette dernière qualité peut lui être concédée. Un autre de ses amis nous présente son talent comme un raccourci de celui de Plutarque et qui pourrait le remplacer. Pour nous, c’est un honnête lettré de province, d’esprit cultivé, de jugement bien équilibré, écrivant avec facilité et correction. Ce qu’il y a de personnel et de plus recommandable dans son œuvre, c’est le dessein « de rendre utiles les vies des hommes illustres », de tirer de leurs actions un enseignement pratique et de déduire de l’exemple une règle de conduite, sous forme de maxime, pour les diverses occurrences de la vie. Les trois volumes de Chavaille peuvent encore être feuilletés sans ennui et avec profit." (pp. 59-61, Curiosités de la Bibliographie Limousine, Limoges, 1905).
Il semble avéré que les trois volumes d'Observations morales et politiques soient tous fort rares et qu'ils se trouvent toujours séparément. Sans doute ont-ils été imprimés à très petit nombre.
Provenance : de la bibliothèque d'André Eveillé (1835-1900), homme de loi, né à Saintes et décédé à Chermignac. Il fut contrôleur des contributions directes à Angoulême, Luçon, Sables d'Olonne, Libourne, Bordeaux. Inspecteur des impôts à Tarbes puis Bordeaux 1862. Malade il se fixe à Charmignac en 1897. Bibliophile et linguiste il a écrit un "Glossaire saintongeois".
Superbe exemplaire parfaitement conservé en maroquin ancien de ce livre rare.
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2 500,00 €Prix
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