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Essai sur l'état actuel de l'administration des finances et de la richesse nationale de la Grande-Bretagne, par Frédéric Gentz (1800). Edition originale française. Important essai traitant de la gestion de la dette anglaise et par ricochet de la mauvaise gestion des finances françaises avant et depuis la révolution. Bon exemplaire.

 

GENTZ, Frédéric [Friedrich von Gentz]

 

Essai sur l'état actuel de l'administration des finances et de la richesse nationale de la Grande-Bretagne, par Frédéric Gentz.

 

Londres, chez Debrett, chez Perthès, réimprimé à Paris et se trouve chez Treuttel et Würtz, 1800

1 volume in-8 (19,8 x 13 cm) de XII-275 pages.

 

Reliure strictement de l'époque pleine basane caramel, dos lisse orné. Reliure frottée, coins usés, épidermures, extrémité de la coiffe supérieure arrachée, intérieur frais.

 

Edition originale française.

 

Contrairement à ce que sous-entend la page de titre, il n'existe pas d'autre édition en français que celle-ci (il n'y a pas d'édition en anglais de cet ouvrage d'après nos recherches).

 

Le volume débute par une épître adressée à Sir Francis d'Ivernois datée de Berlin le 18 janvier 1800. Friedrich Gentz ou von Gentz est un auteur allemand né à Breslau en 1764 et mort à Vienne en 1832. Ecrivain et homme politique, il fut un disciple de Kant. Egalement journaliste et diplomate, notamment auprès de Metternich, écrivain passionné et engagé, il a écrit des œuvres fondamentales d'économie politique et fut surtout un des principaux acteurs du mouvement contre-révolutionnaire et probablement l'adversaire européen de Napoléon le plus actif. Il prend en 1793 la place de Wilhelm August Rehberg dans la "couverture journalistique" de la Révolution française, par le biais de l’Allgemeine Literatur Zeitung, s'affirmant ainsi comme le "contre révolutionnaire" allemand le plus doué et le plus zélé. Il traduit alors des œuvres de contre révolutionnaires émigrés comme celle de Mallet du Pan, de Mounier et de D'Ivernois ou encore d'Edmund Burke1. Mais c'est à travers la parution de l'Historisches Journal en 1799 et en 1800 que s'exprime tout son talent d'écrivain politique engagé. En 1801, après la publication de deux de ses œuvres majeures "l'état politique de l'Europe" et "Sur l'origine et le caractère de la guerre face à la Révolution française" et "Sur l'État politique de l'Europe avant et après la Révolution française", Gentz, soutenu financièrement par l'Angleterre et recevant des cadeaux de l'Autriche et de la Russie, se trouva dans une position politique délicate du fait de son opposition croissante à la politique de neutralité de la Prusse. Il quitta Berlin pour Vienne où il ne fut pas bien reçu par l'Empereur François II. Il fait la connaissance de Metternich à Dresde en 1802 et devient par la suite son principal collaborateur. Il sera secrétaire du congrès de Vienne (1814-1815) après la chute de Napoléon. Gentz serait mort de maladie en 1832.

 

Cet essai rédigé vraisemenblablement fin 1799 "est entièrement consacré à l'exp1ication du mécanisme mis en place outre Manche pour gérer la dette sans mettre en danger les finances de I'Etat ; l'Angleterre a fait sortir l'utilisation du crédit de "sa période d'adolescence" en respectant un principe simple : la dette doit avoir des limites telles qu'elle ne puisse pas devenir un poids insupportable pour la société. C'est parce que l'Angleterre a su contenir les dettes croissantes de l'Etat dans des limites raisonnables que le système d'emprunt a été à l'origine de la prospérité du pays. [...] En Angleterre la mise en p1ace des mécanismes de la consolidation de la dette, des fonds d'amortissement ont permis au système de crédit de donner toute sa mesure alors qu'en France les mêmes expériences - malgré les gages apportés par Necker ou calonne, ma1gré les plans d'amortissement - se sont soldées par des catastrophes financières qui précipitèrent la fin de la royauté en France. A cela Gentz voit une raison plimordiale : on voulut en France concilier l''impossib1e, le paiement d'intérêts élevés et le remboursement progressif de l'ensemble du capital en une vie d'homme, ce qui obligea à hypothéquer les recettes sur de nombreuses années et provoqua la ruine du pays après avojr enrichi les banquiers. Gentz explique la réussite anglaise par la décision salutaire de Pitt. L'Etat ne s'engageait plus à restituer les capitaux, mais, en accord avec les banques, il paiera des intérêts réguliers, ne mettra aucune entrave à la circulation des obligations, libres de toute taxe et tout impôt ; chaque nouvelle dette sera couverte par de nouvelles ressources. Par cette décision, le gouvernement permettait à I'Angleterre d'entrer, déjà, dans une ère nouvelle. [...]" (extrait de Marie-Joseph Meyer. Historisches journal de Friedrich Gentz. Histoire. Université Paul Verlaine - Metz, 1992).

 

On ne connait pas le traducteur français de cet essai. On sait d'après Quérard qu'il a été traduit de l'allemand. Nous n'avons pas trouvé d'édition en anglais de ce titre. Il faut considérer dès lors cette édition comme distribuée à la fois pour la France et l'Angleterre (la British Library possède la même édition que la nôtre, sans aucune autre édition).

 

Ouvrage estimé bien que prenant le parti délibéré de l'Angleterre.

 

Bon exemplaire en condition d'époque.

Les finances de la Grande-Bretagne en 1800 par Fr. Gentz. Gestion de la dette.

650,00 €Prix
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