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TERENCE [Publius Terentius Afer]. [Madame DACIER, traductrice]. Bernard PICARD (illustrateur).

 

Les comédies de Térence ; avec la traduction et les remarques de Madame Dacier. Nouvelle édition, corrigée d'un nombre considérable de fautes et enrichie de différentes leçons de Mr. Bentlei, de Donat, de Faern, et d'autres.

 

A Amsterdam et à Leipzig, chez Arkstée et Merkus, 1747

 

3 volumes in-12 (17 x 10,5 cm) de LX-495, (4)-459-(1) et (4)-403-(1) pages. Frontispice au tome I dessiné et gravé par Bernard Picard. Vignettes à l'eau-forte (différentes) sur les pages de titre imprimées en rouge et noir. 48 figures hors-texte (dont 2 dépliantes) dont un portrait de l'auteur, des scènes des pièces de théâtre ainsi que des séries de masques de théâtre à l'antique, gravées au trait par Bernard Picard. Nombreux culs-de-lampe et bandeaux gravés sur bois ou à l'eau-forte. Edition bilingue latin-français (la page en latin est à gauche), les remarques très nombreuses sont sur chaque page.

 

Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge vermillon, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, tranches dorées, triple-filet doré en encadrement des plats avec fleuron dans les angles, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats. Exemplaire proche du neuf tel que sorti de l'atelier du relieur au milieu du XVIIIe siècle. Une très petite tache sombre au dos du premier volume et une coupure du cuir au second plat du deuxième volume sont à signaler (très peu visible). Intérieur très frais. Comme toujours pour cette édition certains feuillets sont plus jaunis ou légèrement roussis, sans jamais que cela ne soit important. Toutes les gravures sont d'un superbe tirage et sur beau papier resté bien blanc.

 

Nouvelle édition et édition définitive donnée par Madame Dacier, qui fait suite aux éditions de 1717 (première édition de cette traduction, 1724, 1747, etc. Madame Dacier fit paraître une première édition des Comédies de Térence en 1688.

 

Cette traduction de Madame Dacier eut un très grand succès dans toute la première moitié du XVIIIe siècle. L'illustration due au talent de Bernard Picard est parfaitement dans le ton du théâtre antique de Terence. Le jeu des acteurs ainsi que les séries de masques illustrent avec brio les différentes pièces.

 

Térence (en latin : Publius Terentius Afer), né à Carthage aux alentours de 190 av. J.-C. et mort à Rome en 159 av. J.-C., est un poète comique latin, vraisemblablement d'origine berbère. Auteur de seulement six pièces qui nous sont toutes parvenues, il est considéré, avec Plaute, comme un des deux grands maîtres du genre à Rome, et son œuvre a exercé une influence profonde sur le théâtre européen, de l'Antiquité jusqu'aux temps modernes. Ses pièces s'intitulent : L'Andrienne, L’Hécyre, L’Heautontimoroumenos, L'Eunuque (Jean de La Fontaine adorait cette pièce, qu'il adapta en 1655.), Le Phormion (cette pièce inspira en grande partie à Molière ses Fourberies de Scapin.), Les Adelphes (cette pièce inspira à Molière son École des maris.). « Je compare [Térence] à quelques-unes de ces précieuses statues qui nous restent des Grecs, une Vénus de Médicis, un Antinoüs. Elles ont peu de passions, peu de caractère, presque point de mouvement ; mais on y remarque tant de pureté, tant d’élégance et de vérité, qu’on n’est jamais las de les considérer. Ce sont des beautés si déliées, si secrètes, qu'on ne les saisit toutes qu'avec le temps ; c'est moins la chose, que l'impression et le sentiment qu'on en remporte : il faut y revenir, et l'on y revient sans cesse. » (Denis Diderot, Mélanges de littérature et de philosophie, édition de Jacques-André Naigeon, vol. IX. Paris, 1798).

 

Anne Dacier, est née Le Fèvre à Grandchamp, au sud de Langres, en 1645 (mois et jour inconnus), et a été baptisée à Is-sur-Tille, le 24 décembre 1645. Elle est morte le 17 août 1720, au Louvre à Paris. C'est une philologue et traductrice française très réputée en son temps. Après sa mort, Voltaire l'a présentée comme « l’un des prodiges du siècle de Louis XIV » et a affirmé : « Ses traductions de Térence et d’Homère lui font un honneur immortel ». Saint-Simon l'a jugé supérieure à son époux et a loué sa modestie.

 

Provenance : de la bibliothèque d'Alfred Dailly avec son ex libris gravé (Stern, Paris), passé ensuite dans la bibliothèque Frochot (son parent). Lire à propos d'Alfred Dailly notre article sur le Bibliomane moderne : Alfred Dailly (1818-1888), bourgeois distingué, laborieux et bienfaisant, bibliophile à ses heures. "Né à Paris, en 1818 (*), Alfred Dailly entrait au Conseil d'Etat, le 10 mars 1839, en qualité d'auditeur de 2e classe. En 1843, il était nommé chef de cabinet de M. Passy, sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur. Cette situation lui permit de rendre d'importants services lors de la cruelle disette qui affligea le pays en 1846. Il fut à cette occasion nommé chevalier de la Légion d'Honneur. Durant cette même année 1846, il quitta le Conseil d'Etat où il avait été promu à la première classe de l'auditorat, pour occuper les fonctions d'administrateur des chemins de fer de l'Ouest. En cette qualité et comme fondateur du chemin de fer de Dieppe, il contribua énergiquement à créer et à rendre populaire en France l'industrie encore nouvelle qui, en quelques années, devait si complètement transformer le monde. Quinze ans plus tard, en 1862, le roi Victor-Emmanuel lui donnait un témoignage personnel d'estime pour la part qu'il venait de prendre à la création de la ligne reliant la France à l'Italie par le Mont-Cenis. Pendant la Commune, en 1871, M. Dailly fit jusqu'à la fin son service d'administrateur à la Compagnie de l'Ouest, se rendant chaque jour aux bureaux de la gare Saint-Lazare qu'occupaient les fédérés et menacé plusieurs fois par eux d'être emprisonné comme otage. Revenu à Saint-Cloud après la guerre, il y exerçait les pénibles fonctions d'administrateur de l'hospice civil, lorsque la mort est venue, non le surprendre, mais apporter un terme aux souffrances d'une impitoyable maladie." (extrait).

 

Splendide ensemble pour bibliophile exigeant à la recherche d'exemplaires parfaitement conservés.

Les comédies de Térence de la traduction de Madame Dacier (1747). Superbe.

4 500,00 €Prix
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