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Jean Grave. Octave Mirbeau.

La Société Mourante et l'Anarchie. Préface par Octave Mirbeau.

Paris, Tresse et Stock, 1893

1 volume in-18 (18,8 x 12,1 cm), broché de X-298 pages. Couverture rouge imprimée en noir (légèrement passée avec petit manque de papier en haut du premier plat le long du dos, dos passé mais volument solidement broché). Exemplaire en bon état de conservation. Intérieur imprimé sur papier ordinaire uniformément légèrement teinté, papier non cassant. Exemplaire non rogné.

Édition originale.

Curieux tirage est marqué à la presse comme étant 1 des 10 exemplaires sur Hollande, alors qu'il n'en n'est rien.

 

Il s'agit bel et bien d'un exemplaire sur papier ordinaire mais qui porte le n°10 à la presse (numéroté à l'époque). Or le mystère sur cette numérotation s'épaissit encore lorsque nous avons sous les yeux trois autres exemplaires de ce même ouvrage portant tous le même numéro 10 ... tous imprimés sur papier ordinaire. S'agit-il d'une erreur d'impression à l'époque ? S'agit-il d'une supercherie ? (voir photos). L'exemplaire de la Bibliothèque nationale de France (numérisé sur Gallica) ne comporte pas cette numérotation (sans "Exemplaire N°") ce qui indique donc qu'il existe de ce livre un tirage sans numéro. Ce volume a été imprimé à Lagny chez Émile Colin.

Jean Grave ( naît en Auvergne, dans une famille pauvre qui quitte cette région en 1860 pour s'installer à Paris, où il commence à étudier à l'école des frères. Il publie en 1892, La société mourante et l'anarchie, vulgarisation des thèses de Kropotkine qui lui vaut par la suite, après le vote des lois scélérates, 2 ans de prison et 1 000 francs d'amendes pour provocation au pillage, au meurtre, au vol, à l'incendie, etc. Jean Grave fut un des pionniers de l'anarchisme en France. Il fut toujours intimement lié à la pensée de Kropotkine. Fondateur de la revue anarchiste Les Temps Nouveaux (900 numéros à compter de 1895), il se lie alors avec les grands libertaires de l'époque : Élisée Reclus, Girard, Pierrot, Octave Mirbeau, Félix Fénéon, Camille Pissarro, Maximilien Luce, Charles Angrand. Farouche antimilitariste, il lutte pour imposer le pacifisme à la veille de la Grande Guerre. Partisan d'une éducation des peuples à la révolte pragmatique, en révolte permanente contre les abus d'autorité, il est ennemi du courant anarchiste individualiste, illégaliste. Il avoue ne pas avoir ni le courage ni l'envie de poser des bombes et tuer des innocents, fussent-ils vermines bourgeoises. "On grogne, mais on subit. Et nos maîtres le savent. Que l'on s'habitue à moins grogner, à résister davantage, on ne tardera pas à en éprouver les bons effets." écrit-il dans L'Anarchie, son but, et ses moyens (1899). Lire Jean Grave encore aujourd'hui c'est entendre un long cri en faveur de la liberté de peuples et dont l'écho se propage à l'infini. Pourquoi à la lecture de ce livre a-t-on l'impression de lire le monde tel qu'il devrait être et non tel qu'il est ? 

« Il n’y a pas grand-chose à dire sur cet homme. Comme les peuples heureux, Jean Grave n’a pas d’histoire — pas même de sales histoires qui puissent permettre à la malignité de s’exercer. [...] De plus Jean Grave est très fermé. C’est l’homme le moins loquace de la Création. Il ne dit rien. Il ne veut rien dire sur lui. Il se cantonne dans un mutisme sauvage. [...] Quoi qu’il en soit, il faut le prendre tel qu’il est ; malhabile à la parole, brusque et entêté — d’aucuns disent un peu étroit — mais simple, sans grands besoins, sans vanité et travailleur infatigable. » (Victor Méric).

 

Provenance : tampon ex libris de l'époque "Alex. Martin". Il s'agit d'Alexandre Martin (1815-1895). Alexandre-Albert Martin est né le 27 mars 1815 à Bury (Oise) et est mort le 27 mai 1895 à Mello (Oise), il était surnommé l'« ouvrier Albert ». Homme politique français connu pour son engagement socialiste lors de la Révolution de 1848, il sera l'un des dirigeants du gouvernement provisoire qui en découle. Fils de cultivateur, Alexandre-Albert Martin apprend l'état de mécanicien modeleur chez l'un de ses oncles. À quinze ans, il participe à l'insurrection des Trois Glorieuses. A la suite des événements de 1848, lors de son procès devant la Haute Cour de justice de Bourges, l’année suivante, il refuse de se défendre, considérant le tribunal comme incompétent. Reconnu coupable, il est déporté à la citadelle de Belle-Île, où il reste quatre ans, puis incarcéré à la prison de Tours pendant cinq ans. Il est amnistié en 1859 et se tient désormais à l'écart de la vie politique. Cependant en 1870 le gouvernement de la Défense nationale le nomme à la commission des Barricades. Il échoue aux élections législatives et sénatoriales. À sa mort en 1895, le gouvernement lui accorde des obsèques nationales. La présence de ce volume révolutionnaire dans ses papiers en 1893 (il est alors âgé de 78 ans) n'étonne pas.

TRES BON EXEMPLAIRE DE L'EDITION ORIGINALE SANS MENTION, TEL QUE PARU DU "FAUX TIRAGE A 10 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE".

 

PROVENANCE INTERESSANTE.

Jean Grave. La Société Mourante et l'Anarchie (1893). Edition originale

650,00 €Prix
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