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Anonyme [Antoine de La Sale]. Jacques Touchet (illustrateur - décorateur de la reliure originale peinte à la main).

Les Quinze Joies du Mariage. Illustrations de J. Touchet.

René Kieffer, éditeur à Paris, juillet 1930

1 volume in-4 (24 x 19 cm) de 195-(2) pages. 15 hors-texte, 15 bandeaux à mi-page et 15 culs-de-lampes et 8 autres vignettes ou culs-de-lampes pour le faux-titre, titre, achevé d'imprimer, prologue et justification du tirage.

Reliure de l'époque (probablement commanditée par l'éditeur René Kieffer) plein parchemin véritable, peinte à la main par l'artiste lui-même de trois compositions à l'encre rehaussées à la gouache (une composition sur chaque plat et une au dos). La composition originale du premier plat est signée par Jacques Touchet. Ces compositions originales sont inédites et n'appartiennent pas au volume imprimé. Les fragiles couvertures jaunes imprimées (premier plat) ont été conservées. Parfait état de l'ensemble.

Premier tirage des illustrations de Jacques Touchet aquarellées à la main au pochoir.

Tirage à 550 exemplaires numérotés.

Celui-ci, un des 500 exemplaires sur vélin à la forme.

Exemplaire unique dont la reliure est ornée de trois compositions originales (encre et gouache) par Jacques Touchet (signé).

Il n'aurait été que justice de voir ce savoureux ouvrage, si plein de justesse et d'esbaudissements, habilement recouvert d'une élégante et vénéneuse reliure en peau de femme irascible. La lâcheté de la gente masculine doublée de son emprisonnement es perpétuité dans la nasse du mariage en a empêché la réalisation (NDLR).

La nasse revient souvent dans l'illustration de Jacques Touchet (1887-1949). Gageons que son pinceau parle d'expérience.

Les Quinze joies de mariage est un texte satirique français en prose publié anonymement au milieu du XVe siècle et attribué à Antoine de La Sale, qui présente un tableau plein d'humour et d'acuité des querelles et tromperies conjugales : la satire misogyne voisine avec une analyse impitoyable de l'aveuglement des époux placés dans des situations quotidiennes et concrètes. L’auteur parodie un texte de dévotion populaire, les Quinze joies de la Vierge, et énumère en quinze tableaux les « joies », c’est-à-dire les affreux malheurs de l’homme pris dans la « nasse » du mariage, présenté comme la source de tous les maux domestiques, érotiques et autres, et surtout comme l'origine du malheur suprême de tout être humain : la perte de la liberté. Le ton est nettement misogyne et anti-féministe et s’inscrit dans une tradition médiévale qui remonte à saint Jérôme (notamment son Adversus Jovinianum) où les machinations et ruses féminines font le malheur de l’homme ; mais le mari est présenté comme un balourd sans imagination, « métamorphosé en âne sans qu'il soit besoin d'aucun enchantement », aussi coupable que son épouse, et qui a bien cherché son malheur : « Dieu n'a donné froid qu'à ceux qu'il sait assez chaudement emmitouflés pour pouvoir le supporter. » Le texte offre un tableau vivant et enjoué des pièges de la conjugalité, sans désir de corriger les mœurs, mais en jetant un regard ironique, toujours amusé. L’intérêt du texte tient en particulier à ce que chacun des quinze tableaux, mi-narratifs mi-satiriques, dans une langue proche de la langue parlée, est en soi une petite nouvelle avec de nombreux dialogues vifs et réalistes. L'aiguillage de la vérité générale vers la scène fictive est opéré par des adverbes comme le fréquent « à l'aventure » (par hasard en moyen français), qui signalent un changement de régime discursif au début de chaque tableau.

Superbe exemplaire unique de ce très joli livre utile à plus d'un homme.

Jacques Touchet. Les Quinze Joies du Mariage. 1930 (Paris, Kieffer). Ex. unique.

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