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Emile Zola. Une page d'amour. Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire. Compositions de François Thévenot. Paris, Librairie de l'édition nationale, Emile Testard, 1895. Un des 130 exemplaires sur papier de Chine extra-fort avec suites. Superbe exemplaire relié à l'époque en maroquin à coins par Emile Carayon.

 

Emile ZOLA | François THEVENOT, illustrateur

 

Une page d'amour. Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire. Compositions de François Thévenot.

 

Paris, Librairie de l'édition nationale, Emile Testard, 1895

 

1 volume grand in-4 (29,5 x 21 cm) de (4)-386-(1) pages. Avec 94 compositions dans le texte par François Thévenot gravées sur bois par Blanadet et Romagnol et avec 6 eaux-fortes hors-texte d'après les dessins de François Thévenot et gravées par Louis Muller.

 

Reliure strictement de l'époque bradel demi-maroquin à larges coins havane, dos lisse orné de filets dorés concentriques, filets dorés sur les plats et coins, doublures et gardes de papier marbré glacé, non rogné (relié sur brochure à toutes marges), couvertures imprimées conservées (les deux plats et le dos, en parfait état). Reliure signée E. CARAYON. Parfait exemplaire. Rares rousseurs ponctuelles sans conséquences.

 

Tirage de luxe à 691 exemplaires.

 

Celui-ci, un des 130 exemplaires sur papier de Chine extra-fort, accompagné d'une suite complète en tirage à part des bois (reliés à la fin du volume) et d'une triple suite sur Chine des 6 eaux-fortes hors-texte (état définitif avec la lettre, état terminé avec remarque avant les signatures, état non terminé avec remarque avant les signatures).

 

Une page d'amour a commencé à paraître en feuilleton dans le journal Le Bien Public à partir du 11 décembre 1877, sans doute même avant que sa rédaction ne soit achevée (il parait en feuilleton jusqu'au 4 avril 1878). Il parait en volume chez léditeur Georges Charpentier le 17 (ou le 20) avril 1878. Il s'agit du huitième volume de la série des Rougon-Macquart. Il s'insère entre L'Assommoir (1877) et Nana (1880). 

 

L’héroïne est Hélène Mouret, fille d’Ursule Macquart et du chapelier Mouret. À l’âge de dix-sept ans, elle épouse Charles Grandjean avec qui elle a une fille, Jeanne, maladive et en proie à des « crises » régulières. La famille monte à Paris, où Grandjean meurt peu après son arrivée. Veuve d’un homme qu’elle n’a jamais vraiment aimé, Hélène est prise d’une passion violente pour le docteur Deberle, son voisin, qui l’a secourue lors d’une des crises de sa fille. Mais cette dernière éprouve pour sa mère une passion non moins violente : elle ne supporte pas de la voir sourire à d’autres enfants ou à d’autres hommes. Le jour où Hélène se donne à Deberle, Jeanne, qui avait tout pressenti, se met à sa fenêtre sous la pluie et contracte ce qu’on appelait alors une phtisie galopante (tuberculose), dont elle meurt trois semaines plus tard. Par la suite, Hélène épousera un nommé Rambaud, avec qui elle ira vivre à Marseille. Elle retournera tout de même, à la fin du roman, à Paris, où elle ne restera que quelques heures.

 

Une page d'amour est l’un des romans les plus méconnus de la série, peut-être parce qu’on n’y rencontre pas, du moins en apparence, la violence souvent provocatrice des autres œuvres. On y trouve pourtant une analyse de la passion amoureuse qui ne manque pas d’intérêt, et surtout une description très précise, à travers le personnage de Jeanne, des troubles psychologiques qui peuvent se développer chez une enfant lorsqu’elle entre dans la puberté. Bien entendu, les lois de l’hérédité, thème majeur de la série des Rougon-Macquart, ne sont pas oubliées. Du point de vue de l’hérédité telle que la conçoit Zola, Jeanne est en effet le personnage le plus intéressant de la série car elle a hérité à la fois de la faiblesse mentale de son aïeule Adélaïde Fouque et de la faiblesse physique de sa grand-mère Ursule Macquart qui était phtisique. De plus, comme sa grand-mère, Jeanne meurt de phtisie.

 

Une page d'amour connut une première édition illustrée dès 1884 (par Ed. Dantant, 2 vol. in-8, Librairie des Bibliophiles).

 

"Une page d'amour, écrite entre L'Assommoir et Nana, a dû être, dans ma pensée, une opposition, une halte de tendresse et de douveur" (Emile Zola, 8 juin 1892, lettre à Van Santen Kolff).

 

"Pendant trois mois, elle le rencontra sans cesse, humble et gauche, n’osant l’aborder. Elle avait seize ans, elle était un peu fière de cet amoureux, qu’elle savait d’une famille riche. Mais elle le trouvait laid, elle riait de lui souvent, et dormait des nuits paisibles dans l’ombre de la grande maison humide. Puis, on les avait mariés. Ce mariage l’étonnait encore." (extrait)

 

Cette nouvelle édition illustrée, plus monumentale, fait pendant, chez le même éditeur Emile Testard, avec l'édition de La Curée (publié l'année précédente, en 1894, dans le même format, avec des illustrations de Georges Jeanniot).

 

Belle reliure signée Emile Carayon, l'un des meilleurs façonniers relieurs de son époque.

 

Superbe exemplaire parfaitement conservé à l'état proche du neuf.

Emile Zola | Une page d'amour (1895). Un des 130 ex. sur Chine. Rel. Em. Carayon

1 200,00 €Prix
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