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ZOLA (Emile).

 

La joie de vivre. Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire.

 

Paris, G. Charpentier et Cie, 1884

 

1 volume in-18 (19,5 x 13,5 cm) de (4)-447-(1) pages.

 

Reliure à la bradel strictement de l'époque demi-percaline vermillon à larges coins, pièce de titre de cuir rouge, fleuron et filets dorés au dos, non rogné, à toutes marges, couvertures conservées (les deux plats, sans le dos). Reliure signée Henry-Joseph Pierson. Reliure restée très fraîche, dos non passé, coins bien piquants, papier des plats intact, intérieur très frais. Très bon état.

 

Edition originale.

 

Un des 150 exemplaires sur papier de Hollande.

 

Il a été tiré en outre 10 exemplaires sur Japon (seuls grands papiers avec les 150 Hollande).

 

A propos de La joie de vivre, voici l'extrait de la chronique donnée par Edouard Drumont, alors collaborateur assidu à la revue Le Livre d'Octave Uzanne : "[...] C'est un livre étrange que cette Joie de vivre et qui traduit aussi un des côtés de cette universelle désespérance, de ce pessimisme morne qui hante nos générations et que les générations d'autrefois ne connaissaient pas. Violente et coléreuse chez Flaubert, amène et souriante dans Heine et dans Alphonse Daudet, la haine de l'existence présente est grossière et brutale dans Émile Zola. L'auteur prend toutes les misères humaines, la goutte, l'œdème, l'accouchement difficile, l'hypocondrie, le suicide ; il recueille toutes les pestilentielles odeurs qui sortent de ces corps à demi pourris, toutes les tristesses qu'inspirent ces souffrances minutieusement décrites, il roule le lecteur là dedans et il lui dit : « Voilà la vie, mon vieux, qu'en penses-tu ? » Le livre est fort et remuant dans sa forme déplaisante, je l'ai constaté ailleurs. L'auteur, en définitive, a fait œuvre d'artiste puisqu'il s'est proposé un but et qu'il l'a atteint, puisqu'il a rendu visible une pensée qui était en lui. Rarement, par exemple, on a écrit quelque chose de plus désenchantant et de plus pénible. A l'exception de Pauline, la pupille dépouillée par les Chanteau, qui a quelque grâce, presque tous les acteurs sont affreusement bêtes, profondément égoïstes, inconsciemment malhonnêtes. L'écœurement qu'a désiré exciter le romancier vient tout spontanément aux lèvres devant tous ces personnages d'Henri Monnier proclamant au milieu d'une sorte de musée Dupuytren que Schopenhauer a raison et que la vie est un mal. Les païens eux-mêmes, Platon en tête, auraient refusé de reconnaître leur semblable dans ces êtres avilis et dégradés qui vivent d'une vie exclusivement instinctive et animale. Diogène lui-même eût préféré à ces bipèdes monstrueux le coq qu'il jeta un jour dans la salle de l'Académie et qui du moins salue d'une joyeuse fanfare le lever de l'aurore. L'avenir néanmoins consultera avec curiosité ce document humain qui a au moins le mérite de la franchise ; il connaîtra par lui la conception que le matérialisme du XIXe siècle se fait de cet homme créé à l'image de Dieu. L'œuvre, en effet, est sortie toute vivante des doctrines modernes et Zola n'a fait que donner une manifestation artistique aux théories de M. Paul Bert. [...]." (Edouard Drumont in Le Livre, Bibliographie moderne Le Mouvement littéraire, Chronique du mois, Livraison du 10 mars 1884

 

La Joie de vivre est le douzième volume de la série Les Rougon-Macquart. Il est publié pour la première fois entre le 29 novembre 1883 et le 3 février 1884 dans le feuilleton du Gil Blas. Ce roman oppose le personnage de Pauline, qui aime la vie même si celle-ci ne lui apporte guère de satisfactions, à celui de Lazare, être velléitaire et indécis, rongé par la peur de la mort.

 

"La Joie de vivre est un roman de la province qui se déroule en Normandie. Pauline Quenu, devenue orpheline, est recueillie par la famille Chanteau qui l’apprécie, s’occupe d’elle et gère son argent. Leur fils, Lazare, finit par quitter le domicile familial pour poursuivre des études de médecine. Pauline l’aime : elle lui prête les fonds nécessaires pour se consacrer à sa passion. Ce premier projet, comme ceux qui suivent, est en réalité voué à l’échec. De cela découle une habitude, chez les Chanteau, de lui emprunter de l’argent, puis finalement de se servir sans même la consulter. Si Lazare est censé épouser Pauline, il s’avère que ses véritables sentiments sont ailleurs, tournés vers une autre femme nommée Louise. La jeune orpheline est ainsi exploitée financièrement par sa famille, accusée même de leur vouloir du mal, mais elle ne cesse pas de les aimer. Le pessimisme entoure le personnage, mais Pauline est un personnage ancré dans l’optimisme, qui refuse de porter un regard négatif sur la réalité, en opposition totale avec le caractère de Lazare." (Gallica, Bnf).

 

Bel exemplaire dans un cartonnage d'époque signé particulièrement bienvenu et désirable.

Emile Zola. La joie de vivre (1884). Edition originale sur Hollande (1/150 ex.)

2 300,00 €Prix
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