[ANONYME] [à propos de Fouché] [PREMIER EMPIRE] [NAPOLEON]
EXAMEN DE CONSCIENCE DU DERNIER MINISTRE DE LA POLICE GÉNÉRALE SOUS LE RÈGNE DE BUONAPARTE.
Paris, Au Bureau du Lavater, rue des Marais n°18, faubourg Saint-Germain ; Desauges, libraire, rue Jacob, au coin de celle Saint-Benoît, 1814. In-8 (21,5 x 14 cm). (4)-84 pp. Exemplaire dérelié, brochure à toutes marges. Édition originale rare de ce pamphlet anonyme.
[ANONYME] [à propos de Fouché] [PREMIER EMPIRE] [NAPOLEON]
EXAMEN DE CONSCIENCE DU DERNIER MINISTRE DE LA POLICE GÉNÉRALE SOUS LE RÈGNE DE BUONAPARTE.
Paris, Au Bureau du Lavater, rue des Marais n°18, faubourg Saint-Germain ; Desauges, libraire, rue Jacob, au coin de celle Saint-Benoît, 1814.
In-8 (21,5 x 14 cm). (4)-84 pp. Exemplaire dérelié, brochure à toutes marges (sans couverture).
Édition originale rare de ce pamphlet anonyme
Brochure de circonstance publiée dans le tumulte de la première Restauration. Le texte adopte la forme d’une confession fictive attribuée au dernier ministre de la Police générale de Napoléon, à savoir Joseph Fouché, présenté comme contraint de livrer son âme aux tourments de la « Conscience » allégorique. Sous cette plume accusatrice se déploie une galerie de visions et de remords : spectres du duc d’Enghien, de Pichegru ou de Malet, cris d’innocents arrachés aux prisons de Vincennes ou de la Force, plaintes des mères venues implorer la grâce de leurs fils. La confession énumère avec emphase les excès d’une administration policière toute-puissante : détentions arbitraires, persécution des prêtres et des écrivains, musellement de l’opinion, réduction de Paris à un « silence de mort ». La rhétorique, largement biblique et prophétique, compare le ministre à un arbre empoisonné dont l’ombre tue, et oppose la tyrannie napoléonienne à l’espérance d’un règne juste sous Louis XVIII.
L’auteur reste inconnu. Aucune attribution sûre n’a jamais été avancée, bien que le ton moralisateur et l’imagerie religieuse permettent de le situer dans les cercles royalistes pamphlétaires très actifs à Paris au printemps 1814.
L’ouvrage s’inscrit dans un sous-genre prolifique de l’année 1814 : les « confessions apocryphes », imputées aux grands serviteurs de l’Empire. Fouché y incarne l’intrigue, la duplicité et la tyrannie de la surveillance, tandis que d’autres pamphlets visent Savary (duc de Rovigo), décrit comme l’exécutant brutal et sanguinaire, ou Talleyrand, dénoncé pour son cynisme calculateur. Ici, la portée est plus large : il ne s’agit pas seulement d’accabler un ministre, mais de dresser un réquisitoire global contre la police impériale et contre l’Empereur lui-même, à travers les crimes d’État (arrestation du pape, captivité des princes espagnols, exécution du duc d’Enghien). Par son ampleur (84 pages, contre une vingtaine pour la plupart des libelles contemporains), par son recours constant à l’allégorie religieuse et par sa mise en scène pathétique des victimes, l’Examen de conscience se distingue nettement du flot des brochures de circonstance.
Au bas de la page de titre figure une annotation manuscrite contemporaine, précieuse pour l’histoire de la réception : « Cet écrit d’imagination, destiné à travailler l’opinion, à la chute de Napoléon, n’est pas dépourvu de moralité, mais c’est trop verbeux. » Ce jugement, lapidaire et lucide, résume l’effet produit sur les lecteurs de 1814 : un texte moralement édifiant, mais stylistiquement prolixe.
L’ouvrage a très vraisemblablement paru en juin 1814, peu après l’entrée solennelle de Louis XVIII à Paris (3 mai), dans la vague de pamphlets royalistes publiés à chaud pour discréditer les serviteurs de l’Empire et asseoir la légitimité de la Restauration.
Très bon exemplaire.
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350,00 €Prix
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