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Yves GANDON | Sylvain SAUVAGE, illustrateur. Le Pavillon des Délices regrettées, traduit du chinois. Illustrations de Sylvain Sauvage. Marcel Lubineau, éditeur, Paris, s.d. (1946). Un des 40 exemplaires de tête sur vélin d'Arches avec suite en noir et dessin original à l'encre de Chine. Bel exemplaire.

 

Yves GANDON | Sylvain SAUVAGE, illustrateur

 

Le Pavillon des Délices regrettées, traduit du chinois. Illustrations de Sylvain Sauvage.

 

Marcel Lubineau, éditeur, Paris, s.d. (1946)

 

1 volume petit in-8 (18,5 x 10,8 cm), en feuilles de  162-(1) pages. Illustrations en couleurs dans le texte. Couverture rempliée imprimée noir et or sur le premier plat. Emboîtage carton éditeur. Très bon état. Légères décharges en regard des bois en couleurs.

 

Edition originale sous cette forme.

 

Premier tirage des très belles illustrations de Sylvain Sauvage.

 

Volume achevé d'imprimer le 25 septembre 1946 par Pierre Bouchet qui a gravé sur bois les illustrations avec la collaboration de Gilbert Poilliot.

 

Le Tirage a été limité à 40 exemplaires sur vélin d'Arches, numérotés de 1 à 40, auxquels on a joint un dessin original et une suite en noir des gravures, et 950 exemplaires sur vélin de Lana.

 

Celui-ci, un des 40 exemplaires de tête sur vélin d'Arches avec suite en noir et dessin original à l'encre de Chine.

 

La suite en bistre se compose de 35 planches qui contiennent les grandes vignettes et les culs-de-lampe en guise de remarque.

 

L'illustration se compose d'une fleur de cerisier sur la page de titre, 35 vignettes d'en-tête en couleurs dans le texte et 31 culs-de-lampe. Le tirage des bois en couleurs est superbe, parfois des couleurs vives alternent avec des tons pastels ou noir et or. Plusieurs vignettes sont d'une sensualité délicate en rapport avec le texte.

 

Gandon "traduit" pour la première fois Le Pavillon des Délices regrettées qui paraissent anonymement chez Jacques Haumont en 1942. Mais ce livre entre dans la catégorie des supercheries littéraires.

 

Dans une nouvelle édition de 1947, Gandon avouait la paternité pleine et entière de ce pastiche de littérature chinoise : "J'ai été Tsing Pann Yang, poète chinois, écrit-il dans son Avertissement, je ne joue pas sur les mots, et il me chagrinerait qu'on levât ici les épaules." Gandon relate ensuite les circonstances de la rédaction de ces textes. C'est chez une amie opiomane qu'un soir, Gandon rencontra une jeune femme "arrivée de Saïgon, huit jours plus tôt [...]. Elle habitait la colonie depuis son mariage, qui remontait à cinq and." Malheureuse en ménage, la jeune Oriane avait néanmoins obtenu de son époux l'autorisation de "revenir en France, où elle comptait passer un an à se remettre de l'anémiant climat chinchinois" ... en s'adonnant aux "ténébreuses délices" de l'opium. Sans doute grisé lui-même par les émanations de la drogue, l'invité se prit à voir dans les "yeux en amandes" de cette étrange fumeuse, "avec une inexprimable émotion, se composer une scène toute pareille à celle que je vivais dans l'instant, mais dont les héros différaient d'Oriane et de moi-même. C'était un jeune homme et une jeune femme de l'Empire du Milieu. Ils s'aimaient, il se disaient leur amour, et, tout à coup, j'entendis leurs paroles, et, par un phénomène que je ne chercherai pas à expliquer, je fus celui qui parlais dans la pupille d'Oriane, comme si, à travers l'espace et le temps aboli, j'avais miraculeusement changé d'enveloppe corporelle. J'étais Tsing Pann Yang ; celle qui palpitait contre moi était Perle Limpide. [...] Et l'extraordinaire aventure se poursuivit. Quelques heures plus tard, je traduisis de l'original chinois, c'est à dire de mon propre texte, écrit dans une autre vie. [...]" (in Supercheries littéraires : La vie et l'œuvre des auteurs supposés, etc., Droz éditeur, de Jean-François Jeandillou, pp. 200-203).

 

L'illustration de Sylvain Sauvage est en parfaite adéquation avec ce texte sensuel et traversé par les douces effluves esthétiques asiatiques.

 

Bel exemplaire du tirage de tête avec suite et dessin original.

Yves Gandon | Sylvain Sauvage | Le Pavillon des Délices regrettées (1946). 1/40

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