[Voltaire].
La défense de mon oncle [contre ses infâmes persécuteurs].
s.l.n.d. [1767, Hollande ?]
136 pages y compris le faux-titre (qui sert de titre), l'avertissement essentiel ou inutile (3 pages) et la table à la fin (4 pages).
Relié à la suite :
[Michielsen ?]
Recueil des requêtes, placets et mémoires, les plus intéressants, que l'on présenta à Sa Majesté Impériale Joseph II, durant le Voyage qu'il fit dans ses Pays-Bas en 1781. Sa Majesté Impériale Joseph II à fait insérer dans ce recueil L'Apocalypse du Bien Heureux Jean, Apôtre de la Philosophie : Songe Philosophique Extraordinaire, que les Censeurs Ecclésiastiques, de Pays-Bas, n'avaient pas laissé imprimer.
A Vienne en Autriche, de l'imprimerie de la Cour, 1782. [?]
(6)-83 pages.
2 ouvrages reliés ensemble en 1 volume demi-maroquin noir à grain long, dos lisse orné, plats de papier marbré bleu, doublures et gardes blanches (reliure anglais du début du XIXe siècle). La dernière page (136) du premier ouvrage est légèrement salie, sinon bel intérieur très frais. Beau papier bien blanc. Reliure en très bon état avec quelques petites usures et frottements (plats), coiffe supérieure légèrement usée (peu visible).
Le premier ouvrage, La défense de mon oncle [contre ses infâmes persécuteurs] est ici dans une édition qui reproduit le texte du tout premier tirage avec une fidélité exemplaire, comme le souligne José-Michel Moureaux dans son étude des différentes éditions de ce texte de Voltaire. On y relève à peine une demi douzaine de variantes légères, écrit-il, et pratiquement pas de coquilles. Cette édition faite avec des caractères hollandais n'es pas parisienne. Il est également impossible qu'elle ait été exécutée en province. Moureaux conclut donc à "une édition hollandaise, à la rigueur anglaise". Moureaux précise encore que ce tirage ne figurait pas dans la bibliothèque de Voltaire. Dans cette édition classifiée "C" par Moureaux, l'avertissement est présent et intégré à la pagination, tout comme la table qu'on trouve à la fin.
Ce livre a remporté tout de suite un vif succès. Grimm en a entretenu ses lecteurs dès le 15 juillet 1767 (les premiers exemplaires apparaissent à la fin du mois de juin) avec un enthousiasme débordant : " (...) l'on étouffe de rire à chaque page. Il est impossible de rien lire de plus gai, de plus fou, de plus sage, de plus érudit, de plus philosophique, de plus profond, de plus puissant que cette Défense, et il faut convenir qu'un jeune homme de soixante treize ans comme neveu, sujet à ces saillies de jeunesse, est un rare phénomène." (Correspondance littéraire tome VII, p. 367, cité par Moureaux).
"Cet ouvrage est une plaisanterie particulièrement dirigée contre un M. Larcher, auteur obscur d'un prétendu Supplément à la Philosophie de l'Histoire [...] M. de Voltaire, dont l'amour-propre s'égratigne facilement, accommode de toutes pièces ce piteux adversaire. Il enveloppe aussi dans cette facétie Fréron et autres personnages, plastrons ordinaires de ses railleries. On ne peut refuser à cet écrit beaucoup de gaîté et même le feu de la jeunesse." (Bachaumont, 24 juillet 1767).
On trouve dans cette défense des chapitres aussi curieux que : de la providence - l'apologie des dames de Babilone - de l'alcoran - des romains - de la sodomie - de l'inceste - de la bestialité et du bouc du sabbath - d'Abraham et de Ninon de Lenclos - du temple de Tyr - des Chinois - de l'Inde et du Vedam - que les juifs haïssaient toutes les nations - de Warburton (pamphlet ajouté ici) - des hommes de différentes couleurs, etc.
Référence : J.-M. Moureaux, La défense de mon oncle, édition critique, Genève, Slatkine, 1978.
Le second ouvrage, Recueil de requêtes etc., serait l'oeuvre (entre autres) d'un certain Michielsen, employé au Comité de la Caisse de Religion, "qui présenta une série de requêtes soit disant présentées à l'empereur Joseph II lors de son voyage aux Pays-Bas. En vérité, il s'agissait de requêtes fictives et satiriques. Dans un style à la fois d'une grande finesse, plein d'allusions et de virulence, l'auteur s'attaqua au clergé, à la noblesse et aux commerçants-escrocs en les ridiculisant. On y trouve tout le patrimoine, ou dois-je dire tout le résidu des Lumières, même une obscénité libertine qui s'en prend à la religion (...)" (extrait des Etudes sur le XVIIIe siècle, volume 6, Roland Mortier, Hervé Hasquin, Université libre de Bruxelles. Groupe d'étude du XVIIIe siècle, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1980).
On compte en tout, outre un avertissement (4 pages), 13 requêtes dont 2 en latin (qu'il faut traduire pour en tirer toute la verve satirique). A la fin du volume on trouve imprimée sur 3 pages une liste des livres choisis à placer dans différentes bibliothèques publiques aux Pays-Bas (on y trouve la plupart des livres matérialistes et anticléricaux parus à l'époque (Boulanger, Voltaire, Helvétius, Rousseau, le bon sens du curé Meslier, le Compère Mathieu de Du Laurens, l'Arétin moderne, etc. A la suite et sur 11 pages on trouve l'Apocalypse du Bien Heureux Jean apôtre de la philosophie.
Ce volume est indiqué en 1836 comme une satire fort peu spirituelle mais rare et recherché (Chronique rimée de Philippe Mouskes, vol. 1).
Ouvrage rare.
Réunion très intéressante de deux textes satiriques et philosophiques.
Bel exemplaire.
top of page
950,00 €Prix
bottom of page