CRÉBILLON Fils (Claude Prosper Jolyot de Crébillon, dit)
LE SOPHA, CONTE MORAL. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée d'un introduction critique. Par M. J. D. C.
A Pékin, Chez les Libraires Associés, 1000, 700, 60, 14 [1774]
363-(5) pages. Frontispice à l'eau-forte non signé.
FOUGERET DE MONTBRON
LE CANAPÉ COULEUR DE FEU, HISTOIRE GALANTE. Par l'auteur d'Angola et du Sopha.
A Paris, Rue Saint-Honoré, ou à l'Hôtel Soissons, 1785
(2)-68 pages.
2 ouvrages reliés ensemble en 1 volume in-12 (17,5 x 10,5 cm).
Reliure du début du XIXe siècle plein veau brun raciné, dos lisse richement orné avec pièce de titre de maroquin rouge, roulette dorée en encadrement des plats, tranches citron mouchetées de rouge. Belle reliure de l'époque Empire (vers 1810) très bien conservée. Intérieur frais. Des rousseurs marginales pour le premier ouvrage, sans gravité. Quelques petits manque de papier dans les marges. Le deuxième ouvrage est imprimé sur un papier très épais.
Intéressante réunion sous une même reliure décorative de deux ouvrages légers traitant d'un sujet similaire : Un sopha ou un canapé.
Le premier ouvrage fut rédigé par Crébillon fils en 1737 et publié pour la première fois en 1740. De nombreuses rééditions se succédèrent montrant l’engouement pour ce type de littérature. Ce fut un succès de scandale. Le conte adopte un récit cadre oriental qui renvoie aux Mille et une nuits et s’affirme comme une réflexion sur les aléas du désir et de l’amour. Le narrateur, Amanzéï, est transformé en sopha et ne retrouvera sa forme humaine que « quand deux personnes se donneraient mutuellement et sur [lui] leurs prémices ». À l’intention du sultan Schah-Baham, qui s’ennuie, et de la sultane, il raconte les scènes dont il a été le témoin en faisant défiler sept couples. Le dernier, formé de deux adolescents (Zéïnis et Phéléas) dont les jeunes cœurs jouissent innocemment du plaisir qu’ils se donnent, remplit la condition permettant de le libérer. La virtuosité de Crébillon consiste à broder à l’infini sur le même thème sans jamais répéter exactement les mêmes notes. Les différents épisodes – dont le plus long (9 chapitres) est celui de Zulica – de ce roman qui « conjugue vitriolage psychologique, satire politique et mise en abyme des pouvoirs de la fiction et du langage », sont autant d’occasions de ridiculiser l’hypocrisie sous ses différentes formes (respectabilité mondaine, vertu, dévotion). Le Sopha circulait déjà sous le manteau bien avant sa publication officielle en 17421, nonobstant les défenses qui lui avaient été faites. Après sa publication, l’auteur est exilé par le cardinal de Fleury à 30 lieues de Paris le 7 avril 1742 en raison du cynisme de l’ouvrage et de son libertinage, mais surtout parce que certains croient reconnaître Louis XV dans le personnage ridicule et amusant du sultan Schah-Baham. Crébillon prit alors le chemin de l’Angleterre, sans en informer son père qui demanda de ses nouvelles au chancelier d’Aguesseau, qui lui répondit le 31 mai. Crébillon parvint à faire valoir pour sa défense que l’ouvrage aurait été commandé par Frédéric II de Prusse et n’aurait été publié qu’à la suite d’une indiscrétion et contre sa volonté. Rappelé le 22 juillet, il s’empressa de rentrer en France. Avec le Sopha, Crébillon obtint un nouveau succès de scandale. Lorsqu’il fut introduit auprès du public anglais par Lord Chesterfield, qui avait donné les trois cents exemplaires, que lui avait envoyés Crébillon, à vendre chez l’éditeur White, le succès en fut énorme ; Walpole lui-même le trouva admirable. Hogarth a trouvé le moyen de le représenter dans son Mariage à la mode (1745), enfoncé dans un coin du canapé. Le Sopha a eu une influence sur les Bijoux indiscrets de Diderot, où la bague de Mangogul joue le même rôle d’objet voyeur que le sopha crébillonien, et les Liaisons dangereuses de Laclos où Mme de Merteuil lit un chapitre du Sopha pour se disposer à la venue de Belleroche. (Wikipédia)
Le deuxième ouvrage est ordinairement attribué à Fougeret de Montbron. Il a paru pour la première fois en 1741. Grand voyageur, Fougeret de Monbron mit à profit ses voyages dans toute l’Europe pour rédiger Le Cosmopolite ou le Citoyen du Monde (1750). Il y énonce cette maxime passée en proverbe : « L’univers est une espèce de livre dont on n’a lu que la première page quand on n’a vu que son pays ». Il a écrit, entre autres, La Henriade travestie (Berlin [Paris], 1745, in-12), sans doute l'ouvrage burlesque le plus diffusé du siècle des Lumières, où il s’est livré à une parodie presque vers par vers de l’original. Il a également laissé deux pamphlets, le Préservatif contre l'anglomanie (1757) et La Capitale des Gaules ou la Nouvelle Babylone (1759), visant respectivement l’Angleterre et Paris. Il a traduit Fanny Hill de John Cleland, sous le titre de La Fille de Joie (1751). On lui doit des récits libertins comme Le Canapé ou Le Canapé couleur de feu (1741), une réponse au Sopha de Crébillon, qui circulait alors en manuscrit, ou Margot la ravaudeuse (habituellement datée de 1750, mais plus vraisemblablement parue en 1753 après une première tentative d'édition avortée en 1748), ouvrage auquel son nom demeure attaché. (Wikipédia)
Ces deux ouvrages à caractère libertin vont donc parfaitement ensemble et se trouvent fort bien reliés. Le premier ouvrage est orné d'un charmant frontispice allégorique.
BEL EXEMPLAIRE.
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