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Paul VERLAINE

 

FEMMES.

 

Imprimé sous le manteau et ne se vend nulle part. [vers 1902, Veuve Félix Guy et Cie, Alençon ? Imprimerie Rennaise L. Caillot ?]

 

1 volume in-12 (19,7 x 13 cm), broché, 71 pages. Couverture en papier vert imprimée or sur le premier plat (passée). Petites fentes du papier en bas et en haut du dos, ensemble solide et frais. Belle impression sur papier vergé de Hollande.

 

CONTREFAÇON DE LA SECONDE ÉDITION DONNÉE PAR C. HIRSCH EN 1893.

 

TIRAGE A 500 EXEMPLAIRES (480 VAN GELDER ET 20 JAPON).

 

ÉDITION NON MISE DANS LE COMMERCE.

 

CELUI-CI, UN DES 480 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE VAN GELDER, NUMÉROTÉ A LA PLUME.

 

Ce petit volume contient XVIII poèmes libres entièrement dédiés à la femme objet d'amour et de jouissances.

 

Dutel, dans sa Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, indique qu'il s'agit d'une contrefaçon publiée vers 1902, probablement par Messein. Elle porte la même justification de tirage, avec la même mention de papier, mais les exemplaires ne sont pas numérotés (ce qui n'est pas vrai dans notre exemplaire - numéroté à la plume à l'époque, en noir). Le fleuron de titre est identique (retourné) à celui utilisé par l'imprimerie Veuve Félix Guy et Cie à Alençon pour l'édition des Flagellants et Flagellés de Paris publiés par C. Carrington en 1902 et à celui de l'Imprimerie Rennaise de L. Caillot pour l'édition du De Figuris Veneris publié en 1907 par H. Daragon.

Cette contrefaçon est aussi rare sinon plus que la véritable seconde édition Hirsch.
 

Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°293

 

Pour le plaisir voici in extenso le poème Ouverture qui "ouvre" de belle façon le volume de ces poèmes tirés de l'enfer Verlainien :


Ouverture

Je veux m’abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
Putains, du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies,
Beautés mûres ou non, novices et professes,
Ô ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies !

Vos pieds sont merveilleux, qui ne sont qu’à l’amant,
Ne reviennent qu’avec l’amant, n’ont de répit
Qu’au lit pendant l’amour, puis flattent gentiment
Ceux de l’amant qui las et soufflant se tapit.

Pressés, fleurés, baisés, léchés depuis les plantes
Jusqu’aux orteils sucés les uns après les autres,
Jusqu’aux chevilles, jusqu’aux lacs des veines lentes,
Pieds plus beaux que des pieds de héros et d’apôtres !

J’aime fort votre bouche et ses jeux gracieux,
Ceux de la langue et des lèvres et ceux des dents
Mordillant notre langue et parfois même mieux,
Truc presque aussi gentil que de mettre dedans ;

Et vos seins, double mont d’orgueil et de luxure
Entre quels mon orgueil viril parfois se guinde
Pour s’y gonfler à l’aise et s’y frotter la hure :
Tel un sanglier ès vaux du Parnasse et du Pinde.

Vos bras, j’adore aussi vos bras si beaux, si blancs,
Tendres et durs, dodus, nerveux quand faut et beaux
Et blancs comme vos culs et presque aussi troublants,
Chauds dans l’amour, après frais comme des tombeaux.

Et les mains au bout de ces bras, que je les gobe !
La caresse et la paresse les ont bénies,
Rameneuses du gland transi qui se dérobe,
Branleuses aux sollicitudes infinies !

Mais quoi ? Tout ce n’est rien, Putains, aux pris de vos
Culs et cons dont la vue et le goût et l’odeur
Et le toucher font des élus de vos dévots,
Tabernacles et Saints des Saints de l’impudeur.

C’est pourquoi, mes soeurs, vers vos cuisses et vos fesses
Je veux m’abstraire tout, seules compagnes vraies,
Beautés mûres ou non, novices ou professes,
Et ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies.

P. Verlaine (1890)

BON EXEMPLAIRE

Femmes, par Paul Verlaine (vers 1902). Tirage à 500 exemplaires. Curiosa Poésie

550,00 €Prix
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