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VERLAINE, Paul.

 

FEMMES.

 

Imprimé sous le manteau et ne se vend nulle part. [vers 1895, imprimé à Paris probablement par C. renaudie]

 

1 volume in-12 (18,7 x 12,5 cm), broché, 71 pages. Couverture en papier vert imprimée or sur le premier plat. Petites fentes du papier en bas et en haut du dos, ensemble solide et frais. Belle impression sur papier vergé de Hollande resté bien blanc (crème).

 

Deuxième édition.

 

Édition donnée par C. HIRSCH vers 1895.

 

Tirage à 500 EXEMPLAIRES (480 ex. vergé Van Gelder et 20 ex. Japon).

 

Édition non mise dans le commerce.

 

Celui-ci, un des 480 exemplaires sur vergé de Hollande Van Gelder, numérotés à la plume.

 

Il a été fait deux tirages de cette éditions qui sortent tous les deux des mêmes presses. Tout y est identique sauf les ornements et les caractères.

 

Notre exemplaire fait partie du tirage A (ornement Hir. 18 au bas de la page 19)  mais est imprimé sur un papier vergé blanc à pontuseaux verticaux (tirage B) filigrané Van Gelder Zonen dans le sens horizontal (ne correspond pas au tirage B), il existe donc probablement un troisième tirage non signalé par Dutel et qui est le nôtre. Quoi qu'il en soit il est impossible de savoir quel tirage a la priorité sur l'autre quant à l'ancienneté. 

 

Cette édition était vendue 20 francs au catalogue de la Maison Richard sous le n°188. Cette édition reproduit la rarissime première édition donnée par Verlaine en 1890 à seulement 150 exemplaires (Dutel, n°291). 


Ce petit volume contient XVIII poèmes libres entièrement dédiés à la femme objet d'amour et de jouissances.

 

Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°292 qui consacre une très longue notice à cette édition.

 

Pour le plaisir voici in extenso le poème Ouverture qui "ouvre" de belle façon le volume de ces poèmes tirés de l'enfer Verlainien :

Ouverture

Je veux m’abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
Putains, du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies,
Beautés mûres ou non, novices et professes,
Ô ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies !

Vos pieds sont merveilleux, qui ne sont qu’à l’amant,
Ne reviennent qu’avec l’amant, n’ont de répit
Qu’au lit pendant l’amour, puis flattent gentiment
Ceux de l’amant qui las et soufflant se tapit.

Pressés, fleurés, baisés, léchés depuis les plantes
Jusqu’aux orteils sucés les uns après les autres,
Jusqu’aux chevilles, jusqu’aux lacs des veines lentes,
Pieds plus beaux que des pieds de héros et d’apôtres !

J’aime fort votre bouche et ses jeux gracieux,
Ceux de la langue et des lèvres et ceux des dents
Mordillant notre langue et parfois même mieux,
Truc presque aussi gentil que de mettre dedans ;

Et vos seins, double mont d’orgueil et de luxure
Entre quels mon orgueil viril parfois se guinde
Pour s’y gonfler à l’aise et s’y frotter la hure :
Tel un sanglier ès vaux du Parnasse et du Pinde.

Vos bras, j’adore aussi vos bras si beaux, si blancs,
Tendres et durs, dodus, nerveux quand faut et beaux
Et blancs comme vos culs et presque aussi troublants,
Chauds dans l’amour, après frais comme des tombeaux.

Et les mains au bout de ces bras, que je les gobe !
La caresse et la paresse les ont bénies,
Rameneuses du gland transi qui se dérobe,
Branleuses aux sollicitudes infinies !

Mais quoi ? Tout ce n’est rien, Putains, aux pris de vos
Culs et cons dont la vue et le goût et l’odeur
Et le toucher font des élus de vos dévots,
Tabernacles et Saints des Saints de l’impudeur.

C’est pourquoi, mes soeurs, vers vos cuisses et vos fesses
Je veux m’abstraire tout, seules compagnes vraies,
Beautés mûres ou non, novices ou professes,
Et ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies.

P. Verlaine (1890)

 

Verlaine est le poète de la bête lubrique tapie en chacun de nous. Louons-le pour cela !

Très bon exemplaire de ce classique de la poésie érotique de la fin du XIXe siècle.

Paul Verlaine. Femmes. Vers 1895. Poésies érotiques de la femme. 1/480 ex. br.

600,00 €Prix
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