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ARGENSON (R. L. de Voyer de Paulmy, Marquis d') | Marquis d'Aligre (Etienne Jean François), pair de France (provenance)

 
Considérations sur le Gouvernement ancien et présent de la France.
 
A Amsterdam, chez Marc Michel Rey, 1765 [i.e. Paris ?]
 
1 volume in-8 (19,5 x 12,8 cm) de XVI-328 pages. Page de titre imprimée en rouge et noir avec une jolie vignette gravée à l'eau-forte.
 
Reliure strictement de l'époque plein veau caramel décoré à l'acide, dos lisse orné, roulette dorée en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées.
 
La première édition a paru chez le même éditeur Marc-Michel Rey en 1764. Au moins trois éditions ont paru entre 1764 et 1765. Néanmoins plusieurs éditions ont paru à la même époque à Paris, soit chez la Veuve Duchesne, soit chez Barrois, soit sous la fausse adresse de Marc-Michel Rey. Notre exemplaire est orné d'une vignette qui n'est pas la marque habituelle de Marc-Michel Rey ; de même la signature par cahiers "à la française" laisse supposer une impression clandestine parisienne plutôt qu'une production hollandaise.
 
Ouvrage majeur de la pensée politique du XVIIIe siècle, ces Considérations rédigées entre 1734 et 1755 mais publiées seulement en 1764, un an après la mort de leur auteur, offrent une critique lucide et audacieuse de l’absolutisme monarchique en France. Le marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV, y développe une réflexion approfondie sur les institutions françaises, en les confrontant aux modèles antiques et étrangers, et surtout en appelant de ses vœux une réforme en profondeur de l'État fondée sur la participation du peuple, la décentralisation et la justice sociale. Prônant une monarchie tempérée et une noblesse au service du bien commun, il se fait le précurseur des Lumières réformatrices et de certaines idées qui trouveront un écho sous la Révolution. L’ouvrage séduit par son ton libre, ses formules vigoureuses et son regard pénétrant sur les rouages de l’administration royale. Il dénonce les abus de la centralisation, l’inefficacité de la justice, l’ignorance du peuple, tout en proposant des solutions concrètes telles que des assemblées provinciales, une plus juste répartition de l’impôt, ou une éducation plus largement répandue. Véritable laboratoire intellectuel de la réforme politique à la veille des bouleversements de 1789, ces Considérations restent un témoignage capital de la pensée réformatrice d’un aristocrate éclairé.
 
C’est une prévention presque générale en France depuis le Ministère du Cardinal de Richelieu, que la gloire & la force de l’autorité Royale résident dans la dépendance servile des Sujets : on se propose de prouver le contraire dans ce Traité, & d’établir quelles étaient les imperfections du Gouvernement Féodal ; on examinera à cet effet les différents Gouvernements des souverainetés de l’Europe ; & on montrera par cet examen que l’administration populaire sous l’autorité du Souverain, ne diminue point la puissance publique, qu’elle l’augmente même & qu’elle ferait la source du bonheur des Peuples. Ces vérités exposées, on proposera quelques principes pour assurer le repos au dehors comme au dedans de l’État. (Avertissement)
 
Il y a déjà plusieurs années qu’il s’est répandu des copies manuscrites de cet ouvrage, & il a mérité les éloges de tous ceux qui l’ont lu. Mr. Rousseau qui en parle dans diverses notes du Contrat Social, parait en faire beaucoup de cas. Le Libraire en cherchait une copie, lorsque se trouvant à Genève en Juillet 1763, Mr. Gab. Cramer Libraire de cette ville, lui en montra une qu’on lui avait envoyée pour l’imprimer. Mais des raisons particulières l’en ayant empêché, il en fit présent à son confrère qui saisit l’occasion présente de faire connaître sa générosité, & de lui en témoigner publiquement sa reconnaissance. [...]" (Avis du libraire)

 

Provenance : de la bibliothèque d'Étienne Jean François d'Aligre (1770-1847) avec son ex libris gravé armorié, fils d'Etienne François d'Aligre (1727-1798), premier Président du Parlement de Paris. Etienne François d'Aligre amassa une fortune considérable. Il consacra une partie importante de sa fortune à restaurer son château de Baronville, dans l'actuelle Eure-et-Loir. Son fils ne fut pas moins fortuné. A la mort de son père il entra en possession de son héritage. Il fut un des commissaires chargés de recevoir Louis XVIII à son entrée dans Paris (1814). La Restauration l'appela, le 17 août 1815, à la dignité de pair de France. Pendant toute la durée de la Restauration, il fut un partisan dévoué de la monarchie constitutionnelle. Sa fortune était immense. Cette famille possédait une très riche bibliothèque qui a été dispersée depuis.

 
Bel exemplaire de provenance intéressante.

Considérations sur le Gouvernement ancien et présent de la France (1765)

950,00 €Prix
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