Baron d'Holbach | Le Système Social ou Principes Naturels de la Morale et de la Politique (1773). Avec un examen de l'influence du Gouvernement sur les Mœurs. Edition originale condamnée, saisie et mise à l'index. Bel exemplaire resté broché et non coupé depuis plus de 250 ans. L'un des monuments des Lumières érigés à la gloire du matérialisme et de l'athéisme.
HOLBACH, Baron d' (Paul Henri Thiry)
SYSTÈME SOCIAL OU PRINCIPES NATURELS DE LA MORALE ET DE LA POLITIQUE. Avec un examen de l'influence du Gouvernement sur les Mœurs.
Londres [Amsterdam], s.n. [Marc-Michel Rey], 1773
3 volumes in-8 brochés (22,3 x 14 cm) de VIII-218-(2), (4)-174-(2) et (4)-166-(2) pages. Couverture muette de papier gris (époque). Exemplaire tel que paru, sorti de l'atelier du brocheur, non rogné, entièrement non coupé (jamais lu). Petits défauts de papier au dos des volumes, grandes marges restées saines, intérieur très frais. Petite mouillure jaunâtre dans la marge supérieure du deuxième volume (sans gravité).
Édition originale.
Voici la liste des différents chapitres : Première partie : Origine des idées morales, des opinions, des vices et des vertus des hommes. De la raison, de la vérité et de son utilité. De la Morale Religieuse. De la Morale des Anciens. Des moralistes Modernes. Principes naturels de la morale. Des devoirs de l'homme ou de l'Obligation Morale. Examen des idées des Moralistes sur la vertu. Du Goût, du Bon, du Beau, de l'Ordre, de l'Harmonie en Morale. Des Vertus Morales. Du Mal Moral, ou des vices des hommes, de leurs crimes, de leurs Défauts, de leurs faiblesses. Origine de l'autorité, des rangs, des distinctions entre les hommes. De l'Estime, de la Conscience, de l'Honneur. Du bonheur. Des passions et de leur influence sur le bonheur de l'homme. Examen des idées des Anciens et des Modernes sur le bonheur de l'homme. De la Vie Sociale. De l'Etat de Nature. De la Vie Sauvage. Seconde partie : Principes Naturels de la Politique. De la Société. Du Pacte Social. Des Loix, de la Souveraineté. Du Gouvernement. Origine des Gouvernements. De leurs formes diverses. De leurs avantages et désavantages De leurs réformes. De la liberté. Du Gouvernement mixte. Des Représentants d'une Nation. De la Liberté de Penser. Influence de la Liberté sur les mœurs. Réflexions sur le Gouvernement Britannique. Des intérêts des Princes, ou de la Politique véritable. Des qualités et des vertus nécessaires au Souverain. Causes de l'abus du pouvoir ou de la corruption des Princes. De la fausse Politique. Du Despotisme. De la Tyrannie. De la Guerre. Du Machiavélisme ou de la Perfidie en Politique. Des effets physiques ou naturels du Despotisme. De la Corruption des Cours. Du Gouvernement Militaire. Troisième partie : De l'influence du Gouvernement sur les mœurs. Ou des Causes et des Remèdes de la Corruption. Des vraies sources du mal moral ou de la corruption des mœurs. Influence du Gouvernement sur les Ministres et les Grands d'un Etat. De la corruption des Loix. De la source des Crimes. Influence du Gouvernement sur le Caractère national et sur les talents de l'Esprit. Du Luxe. De la Richesse d'un Etat. Du Commerce. Du Crédit. Des vices de la Société. De l'Education. Des Femmes. De la Félicité domestique, ou du bonheur dans la vie privée. Remèdes des Calamités ou des Vices Moraux et Politiques. Apologie de la Vérité.
"Il suffirait presque, pour présenter Paul-Henry Thiry, baron d’Holbach (1723-1789) — « le maître d’hôtel de la philosophie », disait Grimm de rappeler que la plupart de ses livres furent condamnés en France par le Parlement et mis à l’index à Rome. Né dans le Palatinat, il vit à Paris, et reçoit chez lui tout ce qui pense alors. Qui est-il ? Wolmar, l’athée vertueux de Rousseau ; mais aussi, selon Voltaire, qui craint pour sa propre royauté intellectuelle, "un diable d’homme inspiré par Belzébuth" ; Frédéric II, prudent, défend contre lui «l’ordre du monde» ; mais Diderot lui sait gré de faire «pleuvoir des brûlots dans la maison du père«. Le baron dérange : il a rompu avec la première génération des Lumières par son athéisme intransigeant et son matérialisme systématique, et sa volonté, partagée par Diderot et la «coterie holbachique», d’une pensée radicalement nouvelle en philosophie, en morale et en politique. C‘est la Nature encore qui doit fonder les règles de la vie en société : non le concept abstrait d’une nature humaine, mais le mécanisme nécessaire des passions, et la balance qui meut les hommes du désir du bien-être à la crainte de la douleur. Le Système social définit une souveraineté qui, issue d’un pacte social et non d’un droit divin, soit l’expression de la volonté générale ; et une morale indépendante de toute religion (naturelle ou positive) produite par la législation : celle-ci, par une juste connaissance des motifs des hommes, doit induire chacun à vouloir aussi le bien d’autrui. L’utilitarisme moral et social rétablit la nature dans ses droits, contre la confédération des prêtres et des rois, lesquels exigent des hommes qu’ils désirent ce qu’il n’est pas dans leur nature de désirer. Le nouveau modèle éthico-politique proposé par d’Holbach a nourri les débats préalables à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ; sans doute eut-il une part non négligeable dans cette «révolution horrible» que redoutait Voltaire à la lecture d’un système préconisant le plus grand bonheur pour le plus grand nombre, et le droit des peuples à déposer les tyrans." (Catalogue des Auteurs, décembre 1995. (Christiane Frémont).
"Le Système social tout comme le Système de la nature (publié en 1770) fut d'abord attribué au gazetier Mustel par les contemporains. L'ouvrage fut saisi en juin, et mis à l'index de l'Eglise en août 1775. En 1822 il sera de nouveau interdit par la police et son édition ordonnée de destruction par un jugement du Tribunal correctionnel de Paris (Le Moniteur universel, 15 mars 1823, 26 mars 1825). L'ouvrage connaîtra en français deux rééditions en 1773 (Londres) et une troisième en 1774 (Londres), du vivant de d'Holbach; cette édition porte en sous-titre par l'auteur du Système de la nature. Une édition paraît encore en 1795 (Paris) sous la Révolution, enfin la dernière édition connue remonte à 1822 (Paris)." (Josiane Boulad-Ayoub).
"Les grands, les riches, les hommes puissants sentent très peu les avantages qui résultent de l'union des familles ; elle se trouve plus communément dans la médiocrité : les hommes d'une classe ordinaire sentent bien mieux, que ceux d'un ordre plus élevé, le besoin qu'ils ont les uns des autres ; une heureuse habitude leur montre dans leurs proches des amis, donnés par la nature, dont ils ont intérêt de ne point se priver. L'effet ordinaire du luxe, de l'opulence & de la grandeur, est d'endurcir le cœur. L'homme vain n'a point d'entrailles ; les richesses les plus amples ne peuvent suffire aux dépenses que le faste change en besoins. L'orgueil du riche rougit à la vue de parents pauvres ; la nécessité de représenter ne lui laisse jamais de superflu ; il préfère le futile avantage de briller, au plaisir de tendre une main secourable à ses proches ; il les immole sans pitié à des flatteurs, à des parasites inconnus, à de prétendus amis qui le trompent & le dévorent. [...]" (extrait du Chapitre XI).
Références : Josiane Boulad-Ayoub, Présentation de la réédition sur l'édition originale de 1773 ; Vercruysse A4 (Première édition).
Bel exemplaire resté broché et non coupé depuis plus de 250 ans !
Ouvrage fondamental pour l'histoire des idées au XVIIIe siècle.
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