La Matinée libertine d'Andréa de Nerciat (1928) avec 9 pointes sèches et 72 dessins au trait rehaussés en couleurs par Gaston Trilleau. Très bel illustré clandestin curiosa. Un des plus beaux livres publiés par Maurice Duflou.
NERCIAT (ANDREA DE) - Gaston TRILLEAU illustrateur
La matinée libertine ou les moments bien employés. Pointes sèches et dessins de Jean-Gilles LEGENDRE (Gaston Trilleau).
Paris, s.n. [Maurice Duflou], 1928
1 volume in-8 (23 x 17,8 cm) de 118 pages. Broché. 9 pointes sèches en couleurs hors texte dont 1 en titre-frontispice et 72 dessins au trait dans les marges rehaussés en couleurs au pochoir. Premier plat de couverture illustré d'une vignette coloriée. Très bon état. Petite fente du papier en bas et en haut du dos. Très frais.
Jolie édition illustrée de 9 très belles pointes sèches libres par Gaston Trilleau.
Tirage à seulement 196 exemplaires, celui-ci, un des 175 exemplaires sur papier vélin à la forme.
Jean-Pierre Dutel dans sa Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en Français entre 1920 et 1970 indique : "Édition imprimée en 1928 par Maurice Duflou. Elle est ornée d'un titre et de 8 pointes-sèches en couleurs ainsi que de 72 dessins."
Jean-Gilles LEGENDRE est le pseudonyme de Gaston TRILLEAU (1874 - 1945), humoriste et graveur qui collabora à plusieurs revues humoristiques avant la guerre de 1914-1918. Il illustra notamment le Vieux cahier de chansons, la Lanterne magique, la Nouvelle méthode pour apprendre l'anglais, l'Art et manière de découper le poulet.
La Matinée libertine ou les moments bien employés a été publié anonymement sous l'adresse de Cythère, 1787, 144 p. C’est un écrit qui se situe dans la même veine et dans le même style que ceux du Diable et des Aphrodites. Comme le titre le laisse pressentir, il s’agit de la description d’une matinée passée par une jeune Comtesse. Le récit se compose de quatre dialogues où règnent frivolité et libertinage. L'attribution à de Nerciat reste incertaine. En ce qui concerne la Matinée, les avis des critiques restent partagés. D’un côté Vital-Puissant, Poulet-Malassis et Marion Toebbens l’attribueraient plutôt à Mérard de Saint-Just, tandis que Apollinaire, Kearney, Denise Miège, Hubert Juin et Sarane Alexandrian l’octroieraient à Nerciat.
Cette très belle édition tirée à très petit nombre a été copiée peu de temps après avec les illustrations (8 illustrations - le frontispice n'ayant pas été repris) tirées en héliogravures aquarellées au pinceau (212 exemplaires).
A propos de l'éditeur Maurice Duflou : « J'ai connu Maurice Duflou à Paris en 1947, quand j'étais un surréaliste de vingt ans, et je l'ai fréquenté jusqu'à sa mort. C'était alors un vieil anarchiste fort distingué, se rendant à son imprimerie habillé en grand bourgeois, avec un chapeau à bord roulés, un foulard de soie bleu marine à pois blancs, un pardessus bien coupé, tenant d'une main sa canne, de l'autre sa serviette bourrée de livres érotiques qu'il proposait aux libraires spécialisés. Il avait une femme et une fille qui se désintéressaient complètement de son activité ; lui-même il l'accomplissait plutôt par conviction libertaire que par salacité. Il avait horreur des ouvrages mal écrits, des obscénités insupportables. Maurice Duflou possédait, dans une traversière de la rue de la Goutte-d'Or, une petite imprimerie où il travaillait tout seul à sa presse, tel un artisan d'autrefois ; en blouse grise, il bavardait avec moi devant sa fenêtre aux parisiennes à demi fermées, tout en surveillant sa cour comme s'il s'attendait à subir un assaut. En effet, la police avait fait plusieurs fois des descentes chez lui, abîmant son outil de travail, raflant ses livres. » Alexandrian, Histoire de la littérature érotique, Paris, Seghers, 1989, pp. 314-15.
Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en Français entre 1920 et 1970, n°1939
Ce premier tirage est très rare.
L'un des plus beaux et luxueux illustrés érotiques clandestins produits par Maurice Duflou.
top of page
0,00 €Prix
Rupture de stock
bottom of page