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[Nicolas BOILEAU DESPREAUX] Satires du Sieur D*** A Paris, chez Louis Billaine, Denys Thierry, Frédéric Léonard et Claude Barbin, 1669. Nouvelle édition (réimpression de la cinquième édition originale collective). Bel exemplaire de cette édition primitive peu commune.

 

[Nicolas BOILEAU DESPREAUX]

 

Satires du Sieur D***

 

A Paris, chez Louis Billaine, Denys Thierry, Frédéric Léonard et Claude Barbin, 1669

 

1 volume in-12 (163 x 96 mm | hauteur des marges : 157 mm) de 1 frontispice gravé, 3 feuillets non chiffrés comprenant le titre et l'Avis du libraire au lecteur ; 76-(9) et 1 page d'extrait du Privilège.

 

Reliure plein vélin ivoire, dos lisse avec titre doré en long, millésime doré en queue. Reliure de la fin du XIXe siècle. Reliure fraîche. Intérieur frais qui n'a pas été lavé.

 

Nouvelle édition (réimpression de la cinquième édition originale collective).

 

C'est ici la réimpression de l'édition parue l'année précédente chez les mêmes libraires (1668) ou cinquième édition originale collective. Le Privilège est bien en date du 6 mars 1666. Le frontispice gravé est d'ailleurs celui de l'édition de 1667. Cette édition contient les Satires I à IX et le Discours sur la Satire. Les Satires VIII et IX ainsi que le Discours sur la Satire avaient paru dans l'édition de 1667.

 

La publication des Satires de Boileau en 1666 fit scandale. Jeune, peu connu, vivant encore dans l’ombre de son frère Gilles, le poète voulut faire une irruption fracassante dans la République des Lettres. L’émotion publique qu’il suscita fut à la hauteur de ses espérances. Elle devait durer jusqu’à sa mort, entretenue par les éditions successives de ses œuvres et notamment par les Satires X et XII. La Satire X contre les femmes, publiée en 1694, déchaîna un tollé. Quant à la Satire XII sur l’équivoque, œuvre testamentaire, écrite dans les années 1705-1710 et dirigée contre les jésuites, elle fut tout simplement interdite de publication par Louis XIV. La Querelle des Satires pose la question de la possibilité de dire ce qu’on pense être la vérité dans un environnement qui n’est pas prêt à l’entendre par peur et lâcheté, par paresse ou par habitude du mensonge et de la flatterie. C’est pourquoi entre la Querelle du Cid, celle de L’École des femmes, celle des deux Phèdre et celle des Anciens et des Modernes, il faut faire toute sa place à la Querelle des Satires de Boileau, qui d’ailleurs prit part à des degrés divers à toutes les autres querelles. Avec une rare audace au début du règne de Louis XIV, il s’érige en moraliste brusque et péremptoire ; mais plus encore, il se pose en censeur des Lettres, en régent du Parnasse, en nouvel Aristarque. Il fait le tri entre ceux qu’il juge les bons et les mauvais poètes, culbutant sans ménagement nombre d’écrivains qui pensaient pouvoir jouir d’une notoriété tranquille, honorable et sempiternelle. Boileau eut la chance, au milieu des émotions publiques qu’il déchaîna, de pouvoir étayer sa poétique sur les chefs-d’œuvre de Corneille, de Molière et de Racine (voir Nicolas Boileau et la Querelle des Satires par Pascal Debailly in Littératures classiques 2009/1 (N° 68), pages 131 à 144).

 

"De tous les animaux qui s'élèvent dans l'air, qui marchent sur la terre, ou nagent dans la mer, de Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome, le plus sot animal, à mon avis, c'est l'Homme." (début de la Satire VIII).

 

C'est le même qui écrira si justement : "Avant donc que d'écrire, apprenez à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément." (Chant I de l'Art poétique, extrait)

 

Madame de Sévigné disait justement de (et à) Boileau qu'il était "tendre en prose et cruel en vers".

 

Référence : Magne, Bibliographie des Œuvres de Boileau-Despréaux, n°20 pour la cinquième édition collective originale de 1667 (n°29 pour notre exemplaire qui ne contient pas les 2 Epîtres au Roi qu'on trouve souvent jointes à cette édition).

 

Bel exemplaire de cette édition primitive des plus célèbres Satires du Grand Siècle.

1669 | Boileau-Despréaux | Satires I à IX et Discours sur la Satire. Bel ex.

850,00 €Prix
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